Pinggao, une filiale de la plus grande compagnie d’électricité au monde, la State Grid Corporation of China (SGCC), investit dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique du Sud, afin de pousser le pays à se tourner vers des options d’énergie renouvelable et à abandonner sa dépendance à l’égard de l’électricité produite à base de charbon.
Dans sa toute récente initiative, la société développera conjointement une centrale solaire de 50 MW avec cinq autres partenaires, dont la société sud-africaine Neogos Energy Company, qui fournit des solutions en matière d’énergies renouvelables, notamment des éoliennes, des centrales solaires photovoltaïques et des centrales à biomasse, ainsi que des solutions de stockage de l’énergie, telles que des batteries et des volants d’inertie.
Détenu par l’État chinois, le groupe Pinggao Co. (PG) est spécialisé dans la recherche, le développement, la fabrication, la vente et l’entretien d’équipements de transmission et de distribution d’énergie. Son siège se trouve à Pingdingshan City, dans la province du Henan, au centre de la Chine.
Avec ses partenaires, Pinggao dépensera environ 28 millions de dollars pour la centrale solaire. Une fois achevé, le projet augmentera la production d’électricité de l’Afrique du Sud, ce qui contribuera à atténuer les longues coupures d’électricité appelées « délestages ». Ces coupures incessantes sont en grande partie dues aux pannes des centrales à charbon du pays.
La demande d’électricité devrait augmenter au cours des mois d’hiver, à partir de juin, lorsque les gens utiliseront des appareils de chauffage pour réchauffer leurs maisons et ce qui devrait accroitre la pression sur le réseau.
Le gouvernement chinois s’est déjà engagé à faire don de panneaux solaires et de générateurs à l’Afrique du Sud pour l’aider à résoudre le problème des délestages. L’ambassadeur de Chine en Afrique du Sud, Chen Xiaodong, a déclaré lors de la conférence sur l’investissement et la coopération en matière de nouvelles énergies entre la Chine et l’Afrique du Sud que les équipements donnés seraient installés dans des institutions publiques afin d’éviter les coupures de courant.
Le nouveau projet solaire de 50 MW a été annoncé juste avant la conférence qui s’est tenue la semaine dernière à Johannesburg.
Selon Wu Peng, le chargé Afrique aux affaires étrangères chinoises, l’événement a servi de plateforme pour l’échange d’informations, la collaboration en matière de projets et le renforcement des capacités dans le domaine des nouvelles énergies. Il a tweeté que les deux parties étaient déterminées à renforcer leur coopération.
L’Afrique du Sud prévoit d’améliorer la fourniture d’énergie et de mettre fin aux coupures de courant d’ici deux ans. Les délestages ont affecté l’économie sud-africaine en réduisant la croissance économique en raison de la baisse de la production et des investissements. La Banque mondiale estime que les coupures d’électricité ont coûté 24 milliards de dollars au pays l’année dernière.
Pour tenter d’enrayer la crise, la compagnie d’électricité Eskom a choisi l’année dernière Pinggao pour installer 60 MW de panneaux solaires photovoltaïques en deux phases et des batteries à grande échelle d’une capacité de 1 440 MWh par jour sur 12 sites à travers l’Afrique du Sud.
Auparavant, Pinggao avait remporté un appel d’offres pour le premier projet de stockage d’énergie électrochimique à l’étranger en Afrique du Sud. La centrale électrique de 80 MW/320 MWh stocke l’énergie dans des batteries qui convertissent leurs matériaux d’énergie chimique active en énergie électrique.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Le ministre sud-africain du Portefeuille, Pravin Gordhan, a déclaré lors de la conférence que le pays doit faire face à sa propre réalité de transition, où plus de 80 % de l’électricité est produite à partir du charbon.
Il a ajouté qu’avec le développement rapide de l’industrie des énergies renouvelables et des énergies à faible teneur en carbone, la coopération dans le domaine des nouvelles énergies est cruciale pour la compétitivité de l’Afrique du Sud dans le contexte des changements qui s’opèrent dans le monde. Les centrales au charbon, vétustes et défaillantes, ne permettent plus de répondre à la demande, ce qui signifie que le secteur sud-africain de l’énergie doit évoluer avec son temps.
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