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Les accords énergétiques entre l’Afrique du Sud et la Chine

Les accords énergétiques entre l'Afrique du Sud et la Chine
Le ministre sud-africain de l'électricité, Kgosientsho Ramokgopa, signant les nouveaux accords énergétiques avec la Chine. Image via @Kgosientsho_R

De nouveaux accords de large coopération entre l’Afrique du Sud et la Chine dans le domaine de l’électricité commencent à être connus. Ces accords ont été signés lors du sommet des BRICS qui s’est tenu la semaine dernière à Johannesburg, et ils ont été quelque peu éclipsés par l’attention portée à l’élargissement du bloc.

Mais pour l’Afrique du Sud, ces accords sont sans doute beaucoup plus importants. Depuis des années, le pays subit des coupures d’électricité permanentes (appelées localement « délestage »). Elles ont été particulièrement intenses au cours du récent hiver froid. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucun jour sans délestage en 2023, et la Banque de réserve de l’Afrique du Sud estime que la crise de l’électricité a eu un impact de 2,1 % sur le PIB au cours du dernier trimestre de 2022. 

Les accords, annoncés lors de la visite bilatérale du président chinois Xi Jinping la semaine dernière, en même temps que le sommet des BRICS, permettront d’accroître considérablement l’implication de la Chine dans le système électrique sud-africain.

L’Afrique du Sud est l’une des économies les plus intensives en carbone au monde. Elle est devenue le premier pays à signer un accord de partenariat pour une transition énergétique juste avec le G7 en 2021. Cet accord permettra de canaliser 8,5 milliards de dollars sous forme de prêts (pour la plupart) afin d’aider l’Afrique du Sud à passer à un mix électrique plus écologique.

Lundi, M. Ramokgoba a déclaré que l’Afrique du Sud était en pourparlers avec d’autres membres des BRICS et des puissances européennes sur d’autres formes de collaboration, y compris sur la transmission de l’électricité, qu’il a qualifiée d' »albatros » pour l’Afrique du Sud. Toutefois, certains acteurs chinois sont susceptibles d’être impliqués dans ce domaine également.

Les accords énergétiques entre l’Afrique du Sud et la Chine

  • ENTREPRISES : Bien que les chiffres ne soient pas encore clairs, l’Afrique du Sud a signé un protocole de coopération avec plusieurs grandes entreprises chinoises, dont State Grid Corporation of China (SGCC), China Energy International Group (CEIG), China General Nuclear Power Corporation (CGN), China National Electric Engineering Company, Huawei Technologies, TBEA, LTD, et Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organisation (GEIDCO). M. Ramokgoba a mis l’accent sur le leadership mondial de la Chine en matière d’énergies renouvelables, mais l’amélioration des performances et la réduction des émissions de certaines des centrales à charbon défectueuses de l’Afrique du Sud, ainsi que l’amélioration du réseau de transmission, font également partie de l’accord. La faiblesse du réseau de transport est un obstacle majeur à l’intégration des sources d’énergie renouvelables dans le réseau. Ces accords auraient fait l’objet de discussions depuis la visite de M. Ramokgoba en Chine en juin. Le protocole de coopération sera en place pour trois ans, avec une option de renouvellement pour deux années supplémentaires.
  • DON : En plus de ces accords, le gouvernement chinois fera don d’équipements électriques d’urgence d’une valeur de 9 millions de dollars et d’une subvention de 26 millions de dollars pour assurer l’approvisionnement continu en électricité de 500 sites gouvernementaux clés, notamment des hôpitaux, des commissariats de police et des écoles. Le gouvernement sud-africain considère ce don comme une aide au développement.
  • ENTREPRISES D’ÉTAT : Le ministère sud-africain du Portefeuille a conclu un accord-cadre de collaboration avec la Banque chinoise de développement (CDB) afin de renforcer l’efficacité des entreprises publiques sud-africaines. La compagnie d’électricité Eskom, en difficulté, est au cœur de l’accord, tout comme l’entreprise ferroviaire publique Transnet. La CDB a déjà collaboré avec ces deux entreprises en construisant des centrales à charbon et en finançant des locomotives. Tan Jiong, vice-président et président de la CDB, a déclaré que l’accord étendrait cette coopération à la sylviculture et à l’exploitation minière

POURQUOI C’EST IMPORTANT: En théorie, la nouvelle série d’accords avec la Chine positionnerait l’Afrique du Sud dans un espace de coopération possible entre la Chine et le G7 sur les questions climatiques. En réalité, la question de l’électricité et du climat risque de s’inscrire dans le cadre plus large des tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine, qui définissent de plus en plus la position de l’Afrique du Sud sur la scène internationale. La question de l’électricité est tellement controversée en Afrique du Sud que l’accord sera sans doute au cœur des élections de l’année prochaine.

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