Le gouvernement kenyan va tenter une nouvelle fois de persuader les banques chinoises de lui prêter de l’argent pour le prolongement de son chemin de fer, le Standard Gauge Railway (SGR), depuis son terminus actuel dans la vallée du Rift jusqu’à la frontière ougandaise en passant par le lac Victoria.
Le secrétaire du cabinet des transports, Kipchumba Murkomen, a déclaré qu’une étude de faisabilité pour l’extension de 271 kilomètres serait prête à être présentée le 1er juillet.
Apparemment, Murkomen ne sait pas que la Chine a depuis longtemps renoncé à financer des projets ferroviaires en Afrique, en particulier l’extension de la SGR qu’il propose et que les bailleurs de fonds chinois ont rejetée il y a près de dix ans.
Et ce n’est pas seulement le cas au Kenya. Les créanciers chinois ont également renoncé à financer les projets ferroviaires Abuja-Kano et Port-Harcourt Maiduguri au Nigeria.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Cette proposition a très peu de chances d’aboutir dans le contexte actuel. Les prêts chinois au développement du Kenya n’ont cessé de diminuer, passant de 522 millions de dollars en 2017 à seulement 12,5 millions de dollars pour l’année fiscale à venir.
L’idée que la Chine inverserait soudainement cette tendance et prêterait des centaines de millions de dollars à un pays qui a déjà du mal à rembourser ses prêts aux créanciers chinois n’est pas ancrée dans la réalité.
Au niveau régional, de l’extension du SGR dépend aussi le succès et la viabilité du SGR ougandais qui doit aller de Kampala à Masala à la frontière avec le Kenya. Et là aussi le gouvernement ougandais a du mal à trouver des financements chinois sur le projet.
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