Le gouvernement ougandais a décidé de retirer le contrat de 2,2 milliards de dollars de son Standard Gauge Railway (chemin de fer à voie normale) au chinois China Harbour Engineering Company. La CHEC n’a pas su mobiliser les fonds nécessaires à la construction de ce chemin de fer de 273km qui devrait lier Malaba à l’est près de la frontière kenyane, à Kampala, la capitale à l’ouest. La non-prolongation du SGR kenyan jusqu’à la frontière ougandaise, ce qui aurait rendu le SGR ougandais rentable, serait à l’origine des difficultés du CHEC à trouver des financements pour ce projet.
Le gouvernement ougandais a décidé d’attribuer le contrat au turc Yapi Merkezi, déjà présent en Tanzanie, qui devra aussi fournir un nouveau plan de financement pour le projet.
Quelques points à considérer:
- Confirmation d’une tendance: Ce nouveau cas confirme la tendance de Pékin à ne plus financer les grands projets d’infrastructures en Afrique, sur fond de crainte de remboursement. Au Kenya, elle a, à deux reprises, rejeté les demandes du gouvernement à financer la troisième phase du SGR alors qu’elle avait financé les deux premières phases de Mombassa à Nairobi.
- Opportunité pour de nouveaux acteurs: Le retrait des financements chinois sur les grandes infrastructures en Afrique, pourrait être l’opportunité pour d’autres acteurs, dont les entreprises turques, à gagner des parts de marché dans les infrastructures en Afrique.
- Approche régionale: La situation du SGR ougandais dont la rentabilité dépend de sa connexion au port de Mombassa via le SGR Kenyan, celle du SGR tanzanien et kenyan révèlent le besoin d’une approche collective régionale à la question du financement de ces infrastructures qui ont le potentiel de renforcer l’integration économique régionale en stimulant les échanges commerciaux.
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