Le Kenya était en ébullition la semaine passée suite à un rapport exclusif de Reuters selon lequel des entités chinoises ont piraté à plusieurs reprises les réseaux informatiques du gouvernement kenyan. Le rapport cite des rapports sur la cybersécurité et des sources gouvernementales pour avancer que des entités chinoises non identifiées ont espionné huit ministères et services gouvernementaux kenyans pendant trois ans. La campagne aurait inclus le bureau du président et les services de renseignement kenyans.
La raison du piratage est un aspect essentiel du scandale. Reuters cite un expert en cybersécurité qui affirme que les pirates se sont concentrés sur la dette du Kenya à l’égard de la Chine. Le rapport fait état de tentatives de collecte d’informations sur la manière dont le Kenya remboursera ses prêts chinois de 2019 à 2022.
Les deux gouvernements ont rejeté ces allégations. L’ambassade de Chine à Nairobi a tweeté que le rapport était « sans fondement, tiré par les cheveux et totalement absurde ». Toutefois, Reuters a déclaré que des experts kenyans et américains en cybersécurité avaient établi un lien entre ces activités et un groupe connu sous le nom de BackdoorDiplomacy, dont on sait qu’il est affilié à des organismes d’État chinois.
Un porte-parole de la présidence kenyane a déclaré à Reuters : « Votre accusation de tentatives de piratage par des entités du gouvernement chinois n’est pas unique » et la présidence a fait face à de « fréquentes tentatives d’infiltration » de la part de pirates chinois, américains et européens : « En ce qui nous concerne, aucune de ces tentatives n’a été fructueuse ».
POURQUOI C’EST IMPORTANT : Ces allégations rappellent les déclarations antérieures selon lesquelles les Chinois auraient transféré des données de l’Union africaine et les rapports ultérieurs indiquant que le système de vidéosurveillance de l’Union africaine a également été ciblé. Cela ne manquera pas d’aider les États-Unis dans leurs campagnes contre les systèmes de données chinois dans les pays du Sud. Toutefois, l’objectif apparent de ces piratages, lié à la dette, montre sans doute aussi le niveau d’anxiété de Pékin à l’égard de la dette kenyane.
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