Les fonctionnaires kenyans menacent de se mettre en grève si le gouvernement ne leur verse pas leurs salaires impayés.
Les fonctionnaires n’ont pas été payés le mois dernier en raison d’une crise financière provoquée par l’explosion de la dette du pays, qui se rapproche maintenant rapidement de la limite légale de 10 000 milliards de shillings, soit 75 milliards de dollars.
Mais malgré la perspective d’une grève nationale, voire de troubles sociaux, le gouvernement ne manquera pas à ses obligations financières envers les créanciers nationaux et internationaux, selon le conseiller présidentiel et éminent économiste David Ndii.
Pourquoi la situation de la dette kenyane se détériore-t-elle?
- L’EMPRUNT : Le gouvernement est dans un tel gouffre qu’il doit emprunter pour se maintenir à flot. Au cours des quatre derniers mois, le Kenya a contracté une dette supplémentaire de 3,7 milliards de dollars, ce qui rend beaucoup plus difficile le respect de ses obligations de paiement. (LE STANDARD)
- SERVICE DE LA DETTE : La Chine est le plus grand créancier bilatéral du Kenya et a refusé l’année dernière d’accorder des délais supplémentaires pour le remboursement des quelque 6 milliards de dollars de prêts utilisés principalement pour payer la construction du SGR. La plupart de ces prêts sont libellés en dollars, ce qui contribue également à une pénurie de devises et à un affaiblissement du shilling qui, en fin de compte, augmente le coût du service de la dette. (@RAMAH_NYANG)
- DÉFICIT COMMERCIAL : Le déficit commercial du Kenya avec la Chine s’est creusé l’année dernière pour atteindre 3,62 milliards de dollars, malgré les efforts déployés par les deux pays pour réduire l’écart. Si les déficits commerciaux ne sont pas mauvais en soi, ils peuvent l’être pour des pays très endettés comme le Kenya, qui doivent utiliser leur stock de dollars en baisse pour acheter des produits importés, ce qui peut dévaluer le shilling et déclencher l’inflation. (BUSINESS DAILY)
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La Chine a déclaré à plusieurs reprises qu’elle jouait « un rôle constructif » en aidant les pays africains à gérer l’aggravation de la crise de la dette, mais au Kenya, la China Exim Bank a refusé catégoriquement les appels du gouvernement en faveur d’une flexibilité de remboursement.
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