Le voyage du président gabonais Ali Bongo Ondimba à Pékin cette semaine peut sembler contraster avec les dizaines d’autres dirigeants de pays bien plus grands et bien plus puissants qui se sont rendus en Chine cette année pour rencontrer le président Xi Jinping.
Rien qu’au cours des dernières semaines, Xi a accueilli des chefs d’État de France, d’Espagne, de Malaisie et de Singapour, entre autres.
Pour la plupart, les visiteurs de Xi cette année sont tous des États charnières dans la compétition des grandes puissances entre la Chine et ses différents rivaux.
Mais ce n’est pas le cas du Gabon. Ni sa situation géographique ni ses ressources ne sont stratégiquement vitales pour la Chine. Compte tenu de sa petite taille et de sa pauvreté, il n’est pas non plus un partenaire commercial important.
Le Gabon est cependant une priorité à d’autres égards, comme en témoigne le fait qu’il a été l’un des premiers pays visités par Qin Gang au début de l’année lors de sa première tournée en Afrique en tant que ministre des affaires étrangères. La visite de cette semaine à Pékin met également en évidence deux tendances notables :
- DIPLOMATIE DES PETITS ÉTATS : la Chine a toujours accordé plus d’importance que la plupart de ses rivaux du G7 au renforcement des liens avec les petits États, en particulier en Afrique et dans les Caraïbes. Le cabinet de Xi, par exemple, a tendance à consacrer beaucoup plus de temps que M. Biden à des appels et des visites réguliers avec des dirigeants comme Ali Bongo.
- AFRIQUE FRANCOPHONE : la Chine accorde aujourd’hui beaucoup plus d’importance au renforcement des liens avec les pays francophones d’Afrique qu’elle ne le faisait au début des années quatre-vingt. L’influence française déclinant rapidement sur le continent, la Chine y voit clairement une occasion d’étendre sa présence.
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