Une commission de contrôle parlementaire kenyane souhaite réexaminer le contrat controversé relatif au chemin de fer Mombassa-Nairobi construit par la Chine. Cependant, au lieu de se pencher sur l’opacité du contrat, elle se concentrera à nouveau sur la rumeur selon laquelle le port de Mombasa serait mis en garantie – une rumeur qui a été démentie à plusieurs reprises.
Les représentants du gouvernement kenyan ont résisté aux pressions juridiques exercées par les organisations de la société civile pour qu’ils publient l’intégralité des contrats SGR. Une récente décision de justice ordonnant la publication du contrat n’a pas non plus encore été honorée. Cette opacité ne fait qu’aggraver les perceptions inexactes, malgré les vérifications approfondies des faits publiées par des organismes tels que l’Initiative de recherche Chine-Afrique (CARI) de l’Université Johns Hopkins. La détermination de la commission à réexaminer des allégations déjà démenties révèle le manque de connaissances plus large qui mine la quête des décideurs africains pour de meilleurs accords chinois :
- PORT DE MOMBASA : La commission se penchera sur la possibilité que le port de Mombasa soit utilisé comme garantie pour le prêt SGR. Cependant, CARI a démontré que la rumeur résultait d’une mauvaise lecture d’une clause contractuelle visant à obliger les emprunteurs en difficulté à entrer dans un processus de résolution des conflits. La clause n’affecte pas la propriété du port.
- EMPRUNTEURS : Le comité allègue que le contrat stipule que la Kenya Ports Authority (KPA) et la Kenya Railways Corporation (KRC) sont des emprunteurs directs. Cependant, CARI a montré que le Trésor national du Kenya est le principal emprunteur. Cela signifie que les actifs de la KPA n’ont jamais risqué d’être saisis, outre le fait que les saisies d’actifs n’ont jamais fait partie du contrat de toute façon.
- OPACITÉ : Le rapport de la commission révèle une opacité généralisée sur les termes du contrat initial de SGR. Ces termes semblent ne pas avoir été communiqués entre les différentes parties prenantes kenyanes, avec des allégations selon lesquelles le conseil d’administration de la KPA, son ministère de tutelle et le cabinet ont été laissés dans le flou.
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