Revenu d’une tournée dans les provinces minières du Haut-Katanga et du Lualaba, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, l’ambassadeur chinois en RDCongo, Zhu Jing a accordé une interview au médias congolais mediacongo.net. Il est entre autre revenu sur les objectifs de son voyage, sa rencontre avec les autorités provinciales ainsi qu’avec les entreprises chinoises basées dans la région.
Cette tournée intervient au moment les investissements chinois font l’objet de beaucoup de critiques de la part des autorités congolaises.
Points essentiels de l’interview
- La coopération sino-congolaise: « Sur la coopération sino-congolaise il y avait beaucoup de points de vue différents, certains amis qui pensent que c’est une coopération, un vrai partenariat gagnant-gagnant, fructueux qui touche non seulement l’État mais aussi la population congolaise, en créant des bénéfices réels et effectifs, tandis que d’autres sont d’avis que ce partenariat profite plus aux entreprises chinoises qui sont prédatrices et que c’est la Chine qui gagne et non le Congo, que les contrats miniers menés sont déséquilibrés, plusieurs voies contestataires auxquelles j’accorde une intention particulière, voici la réalité de ma visite… j’ai parcouru Kolwezi jusqu’à Lubumbashi en prenant la route nationale, qui relie ces deux villes. On me disait que avant la construction de cette route par une entreprise chinoise, il fallait faire deux jours de Kolwezi à Lubumbashi, 48 heures, mais aujourd’hui sans halte on peut faire moins de 5 heures, la route est formidable, en très bon état, avec un trafic dense, beaucoup de marchandises. En prenant cette route je me suis dit, voilà la vraie coopération sino-congolaise. »
- Les investissements chinois et leur impact : « D’abord ce sont des investissements réels, effectifs, dans les mines de gros investissements ont été réalisés avec installation non seulement des équipements d’exploitation, d’extraction minière mais aussi des chaînes de transformation des minerais ultra modernes. Chez Sicomines et TFM, j’ai visité des chaînes de transformation hautement automatisées et robotisées. Une chaîne de production du cuivre nécessite seulement une dizaine de personnel pour contrôler toute la chaîne, j’ai visité aussi une usine de transformation entièrement investie par une société chinoise, c’est la plus grande usine de transformation de cuivre en RDC…Tout cela est un investissement qui a une valeur de plus de 10 milliards de dollars et ont été investis en moins d’une décennie. C’est la rapidité avec laquelle ces investissements ont été réalisés qui est frappant et impressionnant. Je vous avais dit tantôt que le partenariat sino-congolais est un partenariat effectif c’est un partenariat dans lequel chacune des deux parties s’engage avec des actions concrètes, avec des réalisations concrètes. Ce ne sont pas des promesses en l’air ce sont des actions concrètes qui se réalisent au quotidien… C’est grâce aux investissements réalisés par les entreprises chinoises, c’est grâce à ce partenariat sino-congolais que le Congo, avec cette augmentation de la production du cuivre est presque redevenu le troisième producteur mondial du cuivre au même niveau que la Chine, après le Chili et le Pérou.
- Les relations avec les autorités provinciales : « Ils apprécient beaucoup, mais ont aussi manifesté la volonté de renforcer ce partenariat, disant qu’ils souhaitent accueillir davantage d’investissements chinois dans les deux provinces et qu’ils sont prêts à déployer les efforts pour améliorer le climat des affaires, pour sécuriser les investisseurs et créer un environnement plus sûr, un climat plus paisible. Ils souhaitent aussi renforcer le dialogue avec les investisseurs chinois pour mieux comprendre leur souci, trouver solution aux problèmes qu’ils rencontrent, régler les différends de façon amicale. »
Commentaire : Les questions des conditions de travail dans les entreprises minières chinoises, le rapport avec les communautés locales et l’insécurité dont sont souvent victimes les ressortissants chinois dans ces province sont des points frictions permanentes entre les autorités provinciales et les entreprises chinoises. En ce qui concerne la Sicomines, la gouverneur intérimaire du Lualaba avait souhaité que la page soit tournée et qu’une solution à l’amiable soit trouvée.
- Les projets d’infrastructures de la Sicomines : « Sur le projet SICOMINES, on attend qu’une nouvelle liste d’infrastructures soit définie par les autorités congolaises. Les équipes de SICOMINES attendent depuis longtemps. Nous sommes disponibles à tout moment pour accélérer la mise en œuvre des travaux d’infrastructures. »
Commentaire: Ici l’ambassadeur fait échos aux critiques qui avaient été émises en 2021 concernant le volet infrastructure du projet Sicomines qui était executé par étapes selon la Sicomines.
Il faut cependant noter que l’ambassadeur n’a pas évoqué le volet politique de sa tournée qui l’avait conduit à rencontrer l’homme politique congolais et probable candidat à la présidentielle de 2023, Moise Katumbi.
Vous pourrez lire toute l’interview en français sur le site de « Mediacongo.net« .