Le fabricant chinois de batteries pour véhicules électriques CATL devient le deuxième plus grand actionnaire du groupe China Molybdenum, producteur chinois de terres rares et de cobalt.
Le mouvement s’est produit ce week-end lorsque CMOC a annoncé l’acquisition par CATL de la part de 24.6 % du Luoyang Mining Group dans CMOC.
Avec cette acquisition, CATL entend garantir son approvisionnement en cobalt pour les prochaines années.
L’opération intervient au moment où CMOC est empêtré dans un conflit avec son partenaire Gécamines en R. D. Congo au sujet des redevances dues à la Gécamines et l’État congolais sur sa plus grande mine de cobalt, Tenke Fungurume Mining.
Cependant, cette acquisition pourrait indiquer une assurance de CATL quant à une résolution rapide du conflit, malgré les menaces de rupture brandies par les autorités de la Gécamines.
Du reste, en février de cette année, le président de CMOC, Sun Ruiwen, était accompagné d’un haut représentant de CATL, Li Changdong, pour rencontrer le président congolais Felix Tshisekedi, à Kinshasa, avec qui ils ont discuté de l’éventualité de construire une usine de fabrication de batteries électriques en RDC.
En juillet 2022, CMOC qui détient en partenariat avec CATL, l’autre grande réserve de cobalt en RDC, la mine de Kisanfu, annonçait un investissement de 1.8 milliard de dollars américain sur le dit projet. Une annonce qui démontre l’intérêt accru de CATL sur le cobalt congolais et certainement la détermination de CMOC de rester en R.D. Congo.
Signification et impact en RDC?
Cette synergie entre CATL et CMOC augure un renforcement des positions chinoises dans le cobalt congolais, ce malgré les pressions géopolitiques externes et les tensions internes.
Dans la dispute avec la Gécamines, CATL pourrait bien jouer un rôle stabilisateur si les compensations dues à la Gécamines étaient converties en investissements dans la construction d’une usine de batteries électriques.
Toutefois, une telle opération devrait se faire sans modifier la structure de l’actionnariat au sein de CMOC, dont le président a déclaré « qu’il n’était pas prévu que le fabricant de batteries augmente encore sa participation dans CMOC au cours des trois prochaines années. »
Une plus grande tendance ?
Cette action s’inscrit dans une tendance beaucoup plus large que nous avons observée parmi les fabricants chinois de véhicules électriques, des batteries des véhicules électriques et les groupes miniers chinois.
Au niveau international, la synergie entre groupes miniers chinois et fabricants chinois de batteries électriques permet à la Chine de renforcer sa position en amont et en aval de la chaîne d’approvisionnement de ces métaux stratégiques.
En mai dernier, c’est le fabricant de batterie électrique Shengxin lithium qui entrait en partenariat avec Sinomines pour le développement d’un projet de lithium au Zimbabwe; en juin, c’est le fabricant de voiture BYD qui annonçait sa volonté d’acquérir six mines de lithium en Afrique. Des synergies qui n’augurent pas une fin prochaine du monopole chinois sur la chaine de valeurs de ces minerais.
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