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Qui est derrière China Molybdenum en République Démocratique du Congo?

Opinions et perceptions de la présence chinoise dans les mines de cuivre et cobalt en RDC
Vue aérienne de la mine Tenke Fungurume en République démocratique du Congo, l'une des plus grandes mines de cobalt et de cuivre du pays, aujourd'hui au centre d'un âpre conflit entre ses propriétaires.

Alors que le flou qui s’est installé autour du contrôle de Tenke Fungurume Mining, TFM, l’une des plus grandes mines de Cuivre et de Cobalt au monde, persiste, les responsables de la Gécamines, visiblement exaspérés par l’attitude de China Molybdenum CMOC, envisagent désormais de dissoudre le partenariat qui la lie avec CMOC sur la gestion de TFM. 

La déclaration a été rapportée par Bloomberg qui cite le Directeur général et le Directeur général adjoint de la Gécamines qui n’ont pas apprécié ce énième boycott des dirigeants de la CMOC à la réunion des actionnaires de TFM tenue le jeudi dernier 16 juin 2022. 

La dispute entre les deux parties, autour de la répartition des royalties dus à la Gécamines semble prendre un tournant vers le pire qui pourrait inquiéter les marchés internationaux. 

Cependant, l’exaspération et l’impatience exprimées par les autorités de la Gécamines contrastent singulièrement avec le calme “apparent” affiché par la CMOC qui n’a pas voulu communiquer sur la situation qui prévaut sur la gestion de TFM et l’avenir du partenariat avec la Gécamines. 

Alors que l’administrateur provisoire déclare avoir pris le contrôle des comptes bancaires de TFM, il reconnait, cependant, ne pas encore avoir pris celui de la production de la mine qui selon plusieurs sources serait gardée par des éléments des forces armées congolaises. 

De nos échanges avec une source proche du dossier, il s’avère que plusieurs interférences politiques et militaires empêchent non seulement la Gécamines d’entrer dans son bon droit, mais aussi entravent la procédure judiciaire qui a été relancée par la ministre de la Justice Rose Mutombo.

Le dernier rapport de l’Inspectorat général des finances portant sur la gestion et les partenariats de la Gécamines, dont celui de TFM avec CMOC, révèle des sérieuses malversations qui auraient profité à plusieurs acteurs politiques congolais tant au niveau régional dans le Katanga, que national. 

Et tout au long de cette saga, CMOC a fait preuve d’entregent politique qui lui a permis de naviguer entre la commission d’évaluation mise en place à la présidence de la République et la primature congolaise. Des manœuvres politiques qui lui avaient entre autres permis d’obtenir la suspension de la procédure judiciaire par le premier ministre congolais.

Aujourd’hui que ladite procédure a été réactivée par la ministre de la Justice, CMOC continue à faire le dos rond.  

Avec les responsables de la Gécamines déterminés à faire exécuter la décision de la justice congolaise, les atermoiements de CMOC vont-elles réellement les pousser à mettre en exécution leur menace de dissolution du partenariat ? 

Une dissolution qui ne serait pas sans conséquences sur la stabilité du marché international, TFM représentant 14% de la production mondiale de cobalt selon les chiffres de Bloomberg

Le blocage que rencontre la justice congolaise et la Gécamines dans ce dossier pourrait s’expliquer par deux scenarii possibles : 

Le premier reposerait sur le fait que le président Tshisekedi n’a pas encore clairement levé une option définitive sur ce dossier. 

Déjà secoué par la situation sécuritaire à l’est, et à la veille de la présidentielle de 2023, il n’est donc pas surprenant qu’il ne soit pas très enclin à s’engager dans un bras de fer juridique avec CMOC (en cas de rupture) ou même encore de faire marche arrière sans que cela ne soit perçu comme une faiblesse par l’opinion publique congolaise.  

Une indécision qui permettrait donc à différents réseaux politiques, dont les alliés de CMOC, de ralentir le processus. 

Le deuxième scenario est celui qui expliquerait la résistance de CMOC par des appuis politiques externes (CCP Inc ?) et internes congolais suffisamment puissants pour paralyser la bonne marche de la justice congolaise sur ce dossier. 

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