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La technologie chinoise ouvre la voie à des véhicules électriques à bas coût au Kenya

La technologie chinoise ouvre la voie à des véhicules électriques à bas coû au Kenya
Quelques-unes des voitures HK-EV dans la chaîne de montage à Limuru, au Kenya. HK Motors, une entreprise chinoise, vend les véhicules à 5 000 dollars l'unité.

La technologie chinoise permet aux Kényans d’acheter de nouveaux véhicules électriques (VE) auprès d’un seul assembleur à un prix comparable à celui d’un ordinateur Mac haut de gamme.

D’un prix de 5 000 dollars, le HK-EV, fabriqué par Hong Kong (HK) Motors à Nairobi, arrive à un moment où de nombreux constructeurs automobiles s’efforcent de produire des véhicules à faible taux d’émission de carbone.

Feng Hui, directeur général de HK Motors, a déclaré que l’entreprise avait commencé à assembler le HK-EV pour s’aligner sur la tendance à l’e-mobilité. La HK-EV est le premier modèle conçu pour le marché africain, mais la voiture est déjà disponible en Chine avec des spécifications légèrement différentes.

M. Feng, qui est au Kenya depuis 1997, a déclaré que l’entreprise avait commencé ses activités en tant qu’importateur de matériaux de construction, mais qu’elle s’était ensuite diversifiée dans d’autres services tels que l’importation de machines lourdes, puis l’assemblage.

Selon M. Feng, la HK-EV répond à de nombreux problèmes rencontrés par les acheteurs de voitures kényans. La voiture est abordable et, une fois achetée, ses coûts d’exploitation sont très faibles.

« C’est un modèle économique car il consomme très peu d’électricité grâce au panneau solaire installé sur le toit. Et si l’ensoleillement est suffisant, il n’est pas nécessaire de la recharger très souvent sur le réseau. L’énergie solaire peut vous permettre de parcourir gratuitement plus de 30 kilomètres par jour », explique M. Feng.

L’un des inconvénients de la HK-EV est que sa vitesse maximale est de 50 km/h et qu’elle ne peut pas être augmentée pour le modèle actuel. Il n’est pas possible de modifier la voiture et si un client a besoin d’aller plus vite, il devra acheter un autre modèle.

La seule amélioration apportée à la HK-EV sera un panneau solaire qui pourra être collé sur le toit de la voiture au lieu du panneau actuel qui est encombrant et qui cause une certaine résistance pendant la conduite.

M. Feng a expliqué que la HK-EV avait été conçue à partir d’un modèle chinois, puis adaptée au marché kenyan, car le pays d’Afrique de l’Est ne dispose d’aucune autre alternative en matière de véhicules électriques.

Isaiah Omuchuma supervise les opérations sur la chaîne de montage du véhicule à Limuru, une ville agricole située à environ 30 kilomètres à l’ouest de Nairobi. Cet ingénieur en mécanique explique que toutes les pièces du véhicule électrique proviennent de Chine en lots séparés et sont ensuite assemblées dans les départements de soudure et de fabrication.

Il faut deux jours pour assembler la HK-EV, en commençant par le moulage, dans lequel le cadre est fixé, puis d’autres étapes comme le soudage. Certains des ingénieurs de l’atelier ont été formés en Chine et travaillent avec leurs deux homologues chinois, qui font partie des 50 employés de l’entreprise.

Après la peinture, la voiture est soumise à une inspection de conduite avant d’être exposée à la vente.

La lente transition vers les véhicules électriques au Kenya

Contrairement à de nombreux pays développés, la transition du Kenya vers les VE se fait lentement en raison du manque d’infrastructures de recharge, du prix élevé des véhicules et de l’absence de subventions gouvernementales.

Bien que la demande de VE reste faible pour l’instant, la technologie chinoise joue néanmoins un rôle clé dans la lente transition du Kenya vers la mobilité électrique, avec l’assemblage local de VE, en particulier de bus de transport en commun, qui ouvre la voie.

Toutefois, le système fiscal kenyan et l’absence de subventions pour l’assemblage de VE entravent la transition. Les coûts des véhicules sont répercutés sur les consommateurs en raison de l’absence d’incitations, ce qui risque de laisser le Kenya à la traîne dans la transition mondiale vers les VE.

La loi de finances de 2019 a réduit le droit d’accise sur les VE à 10 %, contre 20 à 35 % pour les véhicules à carburant fossile. Mais cela ne suffit pas à rendre les VE abordables pour une majorité de Kényans.

En outre, la politique nationale intégrée des transports (2009) est en cours de révision afin d’inclure des dispositions relatives aux VE et aux infrastructures nécessaires pour soutenir l’e-mobilité, ce qui pourrait permettre de relever les défis environnementaux urgents dans le secteur des transports.

D’ici 2030, le secteur des transports au Kenya devrait représenter environ 17 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) du pays, contre 13 % en 2015.

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