Le président chinois Xi Jinping est arrivé en Afrique du Sud pour le sommet des BRICS, qui a débuté ce mardi 22 août à Johannesburg. Selon un programme provisoire [PDF] diffusé précédemment, le sommet débutera l’après-midi par une session consacrée au forum des entreprises des BRICS, après quoi les dirigeants se retireront pour dîner.
La journée de mercredi sera riche en sessions pour les cinq membres actuels, y compris une session de compte rendu à laquelle participera Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil et actuelle directrice de la Nouvelle banque de développement, dirigée par les BRICS. La journée se terminera par l’adoption de la déclaration de Johannesburg II, le communiqué officiel du sommet.
Si les discussions sur l’élargissement du groupe seront sans doute présentes tout au long de la journée, elles retiendront probablement davantage l’attention du public le jeudi, qui sera consacré à « l’ouverture des BRICS à l’Afrique et au dialogue BRICS Plus ».
Ce qu’il faut savoir sur le premier jour du sommet des BRICS
- IRAN : Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, deux jours avant le sommet. L’Iran est l’un des nombreux pays qui espèrent rejoindre le bloc. Le ministre iranien des affaires étrangères s’est également entretenu avec ses homologues russes afin de promouvoir la candidature de Téhéran. Au cours des discussions, M. Wang a évoqué une « marée de réconciliation » qui a permis le dégel entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine et a appelé à la restauration du plan d’action global conjoint (JCPOA), également connu sous le nom d’accord sur le nucléaire iranien, dont les États-Unis se sont retirés au cours de l’administration Trump. Si l’Iran bénéficie d’un soutien assez solide de la part de la Chine, d’autres membres pourraient hésiter face à la réaction que son inclusion suscitera de la part des États-Unis.
- MONNAIE : La New Development Bank prévoit d’émettre sa première obligation libellée en roupie en octobre, dans le cadre de la mission de l’institution dirigée par les BRICS visant à accroître le commerce et l’investissement dans les monnaies locales. La NDB a émis sa première obligation en rands sud-africains la semaine dernière et aurait également prévu une émission centrée sur le Brésil.
- AFRIQUE : La partie consacrée à l’Afrique qui sera présentée dans le courant de la semaine est axée à la fois sur l’amélioration de la croissance et du développement et sur l’expansion du multilatéralisme. Ce dernier point représente un défi implicite pour des groupements tels que le G20. Si la question de l’inclusion de l’Union africaine dans le G20 a récemment reçu un soutien de haut niveau de la part de la Chine, des États-Unis et de l’Europe, le continent reste très à l’écart de la plupart des organismes multilatéraux, à l’exception des Nations unies. Le fait de mettre explicitement en avant les liens entre les BRICS et l’Afrique s’inscrit dans l’agenda de l’Afrique du Sud, qui souhaite canaliser davantage de volonté politique et d’argent vers le continent, mais s’accorde également avec les ambitions plus larges de la Chine de créer des forums multilatéraux représentant le Sud global, centrés autour de Pékin.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Le sommet des BRICS est remarquable à la fois pour ce qu’il accomplira ou n’accomplira pas et pour la manière dont il rend visible le nombre exact de pays qui se sentent exclus du processus décisionnel mené par l’Occident. Cette dernière dynamique est sans doute l’indicateur le plus puissant de l’évolution de l’ordre mondial.
LECTURE RECOMMANDÉE:
- Reuters: BRICS Hopefuls Seek to Rebalance World Order by Joe Bavier
- China-Global South Project: BRICS 2023 South Africa Draft Programme [PDF]