L’idée des BRICS de créer une toute nouvelle monnaie est « ridicule », selon l’ancien économiste de Goldman Sachs qui a inventé l’acronyme désignant les cinq pays.
Jim O’Neil s’est fait l’écho d’un certain nombre d’éminents économistes occidentaux en déclarant mardi au Financial Times qu’une nouvelle monnaie des BRICS n’était pas envisageable.
Les commentaires de M. O’Neil sont intervenus le jour même où les banques centrales de Chine et de Russie ont ajusté leurs taux d’intérêt dans des directions opposées, soulignant ainsi un problème potentiel dans la gestion d’une monnaie commune qui serait vraisemblablement appuyée par les monnaies des différents États membres des BRICS.
L’autre raison principale pour laquelle il est peu probable qu’une monnaie commune des BRICS se matérialise est que la Chine, compte tenu de son énorme économie, contribuerait probablement le plus à tout mécanisme de réserve nécessaire pour soutenir un nouveau « BRICS Buck » – mais cela donnerait également à Pékin une voix plus importante dans la gestion de la monnaie, ce que l’Inde trouverait probablement répréhensible.
Si la création d’une nouvelle monnaie est peut-être trop ambitieuse, les responsables des BRICS imaginent d’autres méthodes pour réduire leur utilisation du dollar dans le financement de la dette et la facilitation des échanges :
- ÉMISSION D’UNE NOUVELLE OBLIGATION EN RAND : La New Development Bank (alias BRICS Bank), basée à Shanghai, a clôturé mardi la mise aux enchères de ses premières obligations en rands sud-africains, alors qu’elle subit des pressions pour augmenter sa collecte de fonds et ses prêts en monnaie locale. (REUTERS)
- UNE PLUS GRANDE UTILISATION DES MONNAIES LOCALES : Les représentants des nations BRICS discuteront de l’approfondissement de l’utilisation des monnaies locales dans le commerce entre les États membres lors d’un sommet en Afrique du Sud la semaine prochaine, a déclaré l’ambassadeur du pays auprès du bloc. (BLOOMBERG)
NOTE SUR LES BRICS : Le Maroc est désormais le 23e pays à vouloir rejoindre les BRICS. Le Royaume a formellement annoncé son désir de rejoindre le bloc mercredi, selon un rapport du journal arabophone Al Akhbar.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Les appels de plus en plus nombreux en faveur de la dédollarisation relèvent autant de la politique que de la finance. La plupart des pays qui demandent la création d’une nouvelle monnaie sont frustrés par le système financier international dirigé par les États-Unis, qu’ils jugent extrêmement injuste.
LECTURE RECOMMANDÉE:
- Financial Times: BRICS creator slams ‘ridiculous’ idea for common currency par Arjun Neil Alim and Joseph Cotterill
- Lowy Institute: De-dollarization: shifting power between the US and BRICS par Michael Roach