Le ministère chinois des affaires étrangères a rompu son silence concernant le récent coup d’État au Niger. Il a publié un communiqué succinct à la fin de la semaine dernière, exprimant son soutien au président déchu Mohamed Bazoum, mais n’a pas fourni de détails spécifiques sur le statut des principaux intérêts et du personnel chinois dans le pays sahélien.
L’approche discrète de Pékin au Niger contraste avec d’autres coups d’État en Afrique de l’Ouest, notamment le renversement du président Alpha Condé en 2021, qui a suscité une réaction chinoise beaucoup plus vigoureuse.
Mais contrairement à la Guinée, où les intérêts chinois sont largement concentrés dans quelques grandes concessions minières de minerai de fer et de bauxite, les investissements chinois dans le pétrole et l’uranium au Niger sont beaucoup plus considérables.
La Chine a conclu avec le gouvernement nigérien d’importantes coentreprises comprenant un oléoduc de 2 000 km, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, qui reliera le pays enclavé au port béninois de Cotonou, ainsi qu’une participation importante dans la mine d’uranium d’Azelik, l’une des plus grandes au monde.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Le refus de la Chine de commenter les troubles politiques dans d’autres pays n’est pas exceptionnel, compte tenu de sa doctrine historique de non-ingérence. Pékin pourrait également vouloir éviter de se laisser entraîner dans la politique explosive du Niger, qui a une forte composante anti-occidentale, principalement dirigée contre la France. Et tant que la junte n’exprime pas ouvertement une posture anti-chinoise, Pékin n’a que très peu d’intérêt à prendre une posture definitive si ce n’est d’en appeler au retour de l’ordre constitutionnel.
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