L’ambassadeur de Chine en RD Congo, Zhu Jing, a posté dimanche passé un de ces tweets anodins sur un autre projet d’infrastructure financé par la Chine en Afrique et en voie de finition.
Ce genre de messages promouvant les infrastructures chinoises (alias « Infrastructure Porn ») est devenu si courant qu’un tweet de Zhu sur une petite sous-station électrique de 200 kilovolts ne suscite pas beaucoup d’attention… même s’il devrait.
Cette sous-station, financée par un prêt de 299 millions de dollars de la China Exim Bank et construite par Shanghai Power, est l’exemple parfait de la raison pour laquelle des dirigeants comme le président de la RDC, Félix Tshisekedi, diront à qui veut l’entendre qu’ils préfèrent travailler avec les Chinois sur ce type de projets plutôt qu’avec les pays du G7.
Bien sûr, lorsque les responsables américains, européens et japonais parlent de l’importance de mettre en œuvre les normes les plus strictes en matière d’environnement et de travail pour construire des infrastructures, tout le monde acquiesce.
Mais lorsque les autorités congolaises donnent à leurs visiteurs étrangers les assurances requises quant à leur attachement à la sécurité des travailleurs et à la protection de la nature, ce qu’ils pensent en réalité, c’est : « Ces types ne comprennent tout simplement pas. Tout ce qu’ils demandent va coûter plus cher et prendre plus de temps à construire, ce qui signifie que nous ne pourrons pas faire campagne dessus. »
Le président Tshisekedi a posé la première pierre de la sous-station de Kinsuka le 28 juillet 2021. Aujourd’hui, moins de deux ans plus tard, cette installation est presque achevée et transmettra l’électricité à près de deux millions d’habitants de la capitale, Kinshasa, ce qui donne au président six mois avant les élections pour dire à tout le monde qu’il est celui qui améliore leur vie.
Ne vous méprenez pas. Ce n’est pas que des normes élevées en matière de travail et d’environnement ne soient pas des priorités pour les dirigeants des pays en développement. C’est simplement qu’il est bien plus important d’obtenir des résultats tangibles rapidement et dans le contexte d’un seul cycle électoral.
Tant que les pays du G7 ne pourront pas construire des infrastructures à ce rythme, il est peu probable qu’ils soient pris au sérieux à Kinshasa ou ailleurs… indépendamment de ce qu’on leur dit.