La filiale zimbabwéenne du géant chinois Tsingshang, Dinson Iron and Steel Company (Disco), commencera à importer de l’électricité du projet hydroélectrique mozambicain Mphanda Nkuwa une fois qu’il sera achevé.
Cette décision fait suite à un plan, soutenu par le gouvernement zimbabwéen, visant à ce que Disco importe exclusivement de l’électricité pour l’installation sidérurgique et ferrochrome de 1,5 milliard de dollars qui est en cours de construction près de la ville centrale de Mvuma, une petite ville minière de la province des Midlands. Mvuma se trouve à 530 km du projet hydroélectrique de Mphanda Nkuwa, dans la province mozambicaine de Tete, qui borde le Zimbabwe au nord-est.
Selon le Zimbabwe Independent, les autorités zimbabwéennes négocient avec le Mozambique pour que l’exploitation sidérurgique de cinq millions de tonnes par an, qui est aujourd’hui achevée à environ 60 %, soit alimentée en électricité dans le cadre de l’accord spécial.
Un responsable de Disco cité par le journal a déclaré que l’électricité destinée exclusivement au projet serait acheminée depuis la centrale électrique mozambicaine si les accords d’importation menés par la compagnie nationale d’électricité, Zesa Holdings, sont couronnés de succès.
Les problèmes d’électricité au Zimbabwe affectent Disco et d’autres entreprises chinoises
En novembre de l’année dernière, le Zimbabwe a cessé de produire de l’électricité à la centrale hydroélectrique de Kariba South en raison du faible niveau des eaux. Cette décision a plongé le Zimbabwe dans un scénario chaotique où il n’était pas en mesure de fournir suffisamment d’électricité pour les besoins domestiques ou industriels.
En outre, le pays d’Afrique australe, riche en charbon, s’est fortement appuyé dessus pour ses besoins énergetiques. Cependant, avec le retrait des financements des bailleurs de fonds qui se tournent désormais vers des sources d’énergie plus propres, le Zimbabwe est coincé avec une ressource qu’il ne peut pas utiliser pour résoudre ses problèmes d’électricité.
En 2021, la Industrial and Commercial Bank of China Ltd. a mis fin au financement de 3 milliards de dollars de la centrale électrique au charbon de Sengwa, au Zimbabwe. Cette décision de la plus grande banque chinoise a été un coup dur pour les promoteurs de centrales au charbon et un signe de ce qui attendait les pays africains qui dépendent du charbon pour leur production d’électricité.
Le Zimbabwe est confronté à la nécessité de créer des emplois et d’améliorer sa situation financière, mais doit faire face à un sérieux problèmes d’approvisionnement en électricité.
En 2022, le Zimbabwe avait posé comme condition à l’approbation de l’acquisition de la mine Arcadia par le chinois Huayou que du lithium de haute qualité soit produit dans les cinq ans. Cette condition ne tenait pas compte des difficultés actuelles en matière d’électricité. Zhejiang Huayou Cobalt avait estimé la demande difficile à réaliser compte tenu du déficit en énergie du pays.
En mars de cette année, Huayou a annoncé que toutes les lignes de production de la mine de lithium d’Arcadia étaient installées et mises en service. L’annonce ajoutait que les premiers essais réussis avaient commencé avec la production du premier lot de lithium.
Alors que Disco attend, le Mozambique devrait annoncer cette semaine un nouveau » partenariat stratégique » pour le mégaprojet hydroélectrique. Selon le site d’information en ligne mozambicain Zitamar News, le partenaire stratégique financera, construira et exploitera le projet hydroélectrique tant attendu de Mphanda Nkuwa.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Le développement de la centrale électrique de Mphanda Nkuwa sera intéressante à suivre, car le Zimbabwe et l’Afrique du Sud se disputent l’électricité qui y sera produite. Les pays d’Afrique australe ont du mal à produire leur propre électricité, ce qui fait du Mozambique un acteur énergétique important dans la région.
Même si Disco a conclu un accord avec Zesa pour la construction d’une ligne électrique dédiée à l’installation, les problèmes d’électricité au Zimbabwe restent un obstacle jusqu’à ce qu’ils soient résolus de manière définitive, bien que cela soit loin d’être le cas.
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