La Zambie s’est désolidarisée jeudi de la décision du gouvernement américain d’ordonner l’évacuation de son personnel d’une région affectée en février par le déversement massif de résidus miniers de cuivre et dont les sols seraient pollués par des substances cancérigènes.
Le déversement le 18 février dans une mine détenue par une société chinoise a libéré 50 millions de litres de déchets toxiques dans un affluent de l’une des plus longues rivières du pays, la Kafue, selon des organisations de défense de l’environnement.
« Toutes les implications (de la pollution, Ndlr) en matière de santé publique, de salubrité de l’eau, d’agriculture et d’environnement sont désormais sous contrôle », a affirmé jeudi le porte-parole du gouvernement zambien Cornelius Mweetwa lors d’une conférence de presse.
« Il n’y a, dès lors, absolument aucune raison de tirer le signal d’alarme aujourd’hui pour alerter le pays et la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Mercredi, faisant état d’informations nouvelles « révélant l’étendue des substances dangereuses et cancérigènes » (arsenic, cyanure, uranium et autres métaux lourds), le gouvernement américain avait par la voie de son ambassade à Lusaka ordonné le retrait immédiat de tout son personnel de Kitwe et des environs.
L’ambassade n’a pas précisé combien de personnes étaient concernées.
Le déversement de substances toxiques s’était produit lorsqu’un barrage de résidus, utilisé pour retenir les déchets issus du processus minier, avait cédé. Les déchets s’étaient déversés dans la Kafue, dont dépendent les quelque 660.000 habitants de la ville de Kitwe et les agriculteurs de la région pour leurs besoins en eau.
La zone, située à environ 285 kilomètres au nord de la capitale Lusaka, est un centre majeur pour la production de cuivre en Zambie, qui est l’une des plus importantes au monde avec des investissements chinois significatifs.
La mine de cuivre en question est gérée par la société chinoise Sino Metals.
Le porte-parole du gouvernement, sans citer l’ambassade américaine, a enjoint toute partie ayant connaissance de nouveaux éléments à les partager avec le gouvernement.
Selon lui, les niveaux de pH dans la rivière sont revenus à des normes acceptables en mars pour redevenir normaux à l’heure actuelle. Les concentrations de métaux lourds seraient aussi en diminution.
Aucun décès ou maladie grave causée par un empoisonnement aux métaux lourds en lien avec la rupture du barrage n’ont été enregistrés, a assuré M. Mweetwa, évoquant tout juste trois personnes tombées malades et désormais rétablies.
Des articles de presse parus peu après la catastrophe faisaient état de poissons morts retrouvés dans la rivière à plus de 100 km du site minier de Sino Metals.
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