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Comment la Chine tente de déployer son Global Security Initiative en Afrique

Global Security Initiative Chine Afrique
Image d'archive de la marine sud-africaine organise une cérémonie d'accueil pour la frégate Weifang de la marine chinoise de l'Armée populaire de libération (APL) au Cap, en Afrique du Sud, le 24 novembre 2019.

Le Global Security Initiative (GSI) de la Chine se déploie en Afrique comme sur un terrain d’essai stratégique pour diffuser ses normes sécuritaires. Lancée en 2022, la GSI se présente comme une approche holistique des menaces, qui met sur un même plan la stabilité politique (sécurité du régime), la résilience économique et la protection des ressortissants et des investissements chinois à l’étranger. En Afrique, où la coopération sécuritaire s’imbrique à l’agenda du développement et des infrastructures, ce cadre sert à la fois de vitrine diplomatique et de laboratoire pour tester des mécanismes de coopération, de formation et d’assistance.

Sur le plan normatif, Pékin met en avant une sécurité « commune, globale et coopérative », le respect de la souveraineté, la Charte des Nations unies, la prise en compte des « préoccupations légitimes » de toutes les parties et le primat du dialogue. Deux notions dominent : l’« indivisibilité » de la sécurité, qui justifie des réponses intégrées et globales, et la « protection des intérêts à l’étranger », centrée sur les communautés, investissements de la Belt and Road Initiative (BRI). Cette approche diffuse aussi des pratiques de police et de contrôle technologique, notamment la surveillance, la sûreté de sites sensibles et la gestion des troubles.

La notion d’indivisibilité de la sécurité rappelle la nature interdépendante des intérêts sécuritaires des États. La poursuite des intérêts des uns ne saurait se faire au détriment des inquiétudes légitimes des autres. Une notion qui fait beaucoup écho à la guerre en Ukraine et à la posture de Pékin sur les crises sécuritaires en mer de Chine avec les pays de la région.

Concrètement en Afrique, l’ancrage de la GSI progresse via des cadres institutionnels existants. Pour illustration, le plan d’action du FOCAC 2024-2027 place la coopération sécuritaire, avec des objectifs de formation élevés : jusqu’à 6 000 officiers supérieurs, 500 jeunes cadres et 1 000 policiers d’ici 2027, ainsi qu’une intensification des échanges interarmées. Des centres conjoints de formation juridique, des opérations militaires et sécuritaires bilatérales et des projets d’académies de police voient le jour. Parallèlement, davantage de pays africains tissent des liens réguliers avec des institutions policières et judiciaires chinoises, dans une logique de protection des actifs et des personnels associés aux grands projets d’investissement et aux corridors de transport.

Pour les gouvernements africains, les avantages mis en avant incluent l’accès à des équipements militaires abordables, à des formations spécialisées et parfois à des financements. Les risques portent toutefois sur la politisation des forces de sécurité, la vulgarisation d’outils de surveillance intrusifs, la dépendance à un partenaire unique et les effets potentiels sur les normes de gouvernance et le contrôle démocratique. D’où l’importance de définir des priorités nationales, d’encadrer juridiquement les partenariats, de renforcer la transparence et la protection des données, et d’instaurer des mécanismes d’évaluation indépendants et de contrôle parlementaire.

Lire plus de détails dans l’article écrit par Paul Nantulya pour le Africa Center for Strategic Studies.

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