Washington perd peu à peu pied en Égypte, où le pays s’oriente vers Pékin, comme l’illustre la visite, le 9 juillet 2025, du Premier ministre chinois Li Qiang au Caire, officiellement pour des discussions liées à l’initiative « Belt and Road », mais révélant surtout une inflexion majeure dans l’alliance égypto-américaine .
Cette dynamique se reflète notamment dans un accord monétaire conclu entre la Banque populaire de Chine et la Banque centrale d’Égypte, autorisant désormais les entreprises égyptiennes à réaliser des transactions en renminbi. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus vaste de dé-dollarisation portée par les pays du BRICS, dont l’Égypte se positionne progressivement aux avant-postes .
Sur le plan commercial, 2024 fut proclamée « Année du partenariat égypto-chinois ». Une délégation de la zone économique du canal de Suez a signé un milliard de dollars de contrats et de protocoles d’accord avec des entreprises chinoises, renforçant une coopération en pleine expansion . Depuis 2005, la valeur cumulée des contrats chinois en Égypte a grimpé de 3,34 milliards de dollars (2005–2013) à 16,62 milliards (2013–2023), témoignant d’une décennie d’or dans les relations bilatérales .
Militairement, l’Égypte multiplie les initiatives conjointes avec Pékin : déploiement de batteries anti-aériennes HQ-9B aux côtés de systèmes russes S-300, exercice aérien « Eagles of Civilization 2025 » au-dessus de Gizeh incluant des avions J-10C chinois, manœuvres navales combinées et formation d’officiers égyptiens en Chine .
Face à ce virage stratégique, Washington est appelé à revoir son programme de financement de la sécurité (FMF) destiné à l’Égypte. Les experts suggèrent de conditionner l’aide militaire américaine à la suspension des mesures agressives de dé-dollarisation et à la limitation des coopérations opérationnelles avec l’Armée populaire de libération, afin d’éviter que l’assistance américaine ne finançe indirectement le rapprochement d’un allié vers un rival stratégique .
Plus de détails, lire la note d’analyse de la Foundation for Defense of democracies





