Malgré l’énorme potentiel énergétique de l’Afrique, sa demande en énergie électrique n’est pas satisfaite. Toutefois, le paysage énergétique du continent évolue rapidement, en grande partie grâce à la Chine.
Un nouveau rapport rédigé par Oyintarelado Moses, chercheur de la l’Afrique et la Chine, pour la Fondation Carnegie pour la paix internationale, montre que la Chine est de loin le principal bailleur de fonds de l’énergie en Afrique. Avec 53,4 milliards de dollars versés entre 2012 et 2021, la Chine a dépassé la Banque mondiale (35,13 milliards de dollars).
Le rapport montre qu’en moyenne, les flux de financement étaient suffisants pour répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique. Toutefois, leur répartition était très inégale, laissant de vastes zones de demande non desservies.
Dans l’ensemble, le rapport donne un aperçu fascinant de la complexité de la scène énergétique africaine.
- BAILLEURS DE FONDS : « [L]a majorité (82 pour cent) des financements publics et privés dans le domaine de l’énergie provenait de dix bailleurs de fonds … La Chine, le Groupe de la Banque mondiale, la France, l’Italie et les États-Unis étaient les cinq premiers bailleurs de fonds, et ils ont octroyé 54 pour cent des financements. Par conséquent, cinq grands bailleurs de fonds ont orienté leurs financements principalement vers cinq [pays] seulement »
- DISTRIBUTION INÉGALE : « L’Égypte, le Mozambique, le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Ghana, l’Ouganda, le Kenya et l’Éthiopie ont reçu 77 % de tous les financements énergétiques entre 2012 et 2021, laissant 23 % des financements aux quarante-quatre pays restants de l’Afrique. Ces pays bénéficiaires représentent sept des dix premières économies africaines en termes de produit intérieur brut (PIB) ».
- TYPES D’ÉNERGIE : « La plupart des dix principaux bailleurs de fonds ont largement soutenu un groupe diversifié de secteurs, à quelques exceptions près. La Chine a soutenu toutes les filières énergétiques à l’exception de l’énergie nucléaire. La Russie a principalement soutenu des secteurs mixtes de combustibles fossiles et a fourni un important financement public pour un projet nucléaire en Égypte. Tous les pays analysés, à l’exception de la Russie, ont apporté leur soutien à des projets solaires ».
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Le rapport montre une différence notable entre le financement public et le financement privé. Alors que les premiers ont été principalement utilisés pour la production et le transport d’électricité, près de la moitié des financements privés ont été consacrés à la prospection et à l’extraction de combustibles fossiles. Cette situation a des répercussions importantes sur le climat.





