Dans ce qui est devenu l’une des affaires les plus suivies à ce jour concernant le meurtre d’un citoyen chinois en Afrique, l’assassinat de Mme Shi, propriétaire chinoise d’une ferme âgée de 57 ans, en Zambie, a suscité une vague d’indignation nationale et un profond examen de conscience en Chine. Contrairement aux précédentes affaires qui circulaient principalement dans les cercles des communautés sino-africaines, cet incident a attiré l’attention du grand public chinois, en partie parce que Mme Shi était perçue comme une « victime parfaite » : une entrepreneure instruite, idéaliste et au grand cœur, originaire de la province du Hubei, dont le travail en Afrique ne portait pas sur l’extraction de ressources, mais sur l’agriculture durable au bénéfice des communautés locales.
Mme Shi avait disparu depuis le 2 juillet. Le 31 juillet, son corps en décomposition a été retrouvé enterré près de l’aéroport international de Livingstone, en Zambie. La police a identifié son meurtrier présumé comme étant Andrew Pumulo, son gestionnaire zambien de ferme de confiance, décédé depuis lors alors qu’il tentait d’échapper aux autorités. Selon la police, Andrew aurait sauté dans le fleuve Zambèze le 3 août, en tentant de fuir vers la Namibie, et se serait noyé.
Cette affaire brutale a déclenché un vif débat sur les réseaux sociaux chinois, où de nombreux commentateurs y voient bien plus qu’un simple meurtre tragique. L’un d’eux a décrit l’affaire comme un choc fatal entre deux visions du monde irréconciliables. Dans ce récit, Mme Shi, en tant que « bâtisseuse », incarnait les valeurs de diligence, de prospérité partagée et de confiance, traitant ses employés comme des membres de sa famille.
Son meurtrier, en revanche, est perçu comme évoluant dans un contexte de survie « prédatrice », façonnée par la pauvreté, les inégalités et l’effondrement de l’ordre légal et moral.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Cette affaire est importante car elle brise la vision idéalisée que beaucoup en Chine continuent d’avoir : celle d’un investissement et d’une présence chinoise en Afrique purement philanthropiques, une noble mission destinée à aider les pays en développement à prospérer. Les internautes et les commentateurs chinois ont souligné le caractère symbolique et tragique de cette affaire, la présentant comme un rappel brutal des risques encourus par les citoyens chinois, en particulier ceux qui investissent dans le Sud global avec l’espoir idéaliste de bâtir des ponts à travers le développement.
