Le commandant de l’armée américaine en Afrique au Pentagone, le général Michael Langley, était autrefois très préoccupé par le « piège de la dette » chinois en Afrique et par la perspective que l’APL cherche à construire une nouvelle base sur la côte atlantique de l’Afrique.
Mais il semble que ce ne soit plus le cas, puisque le général Langley n’a mentionné aucune de ces questions pendant les deux heures de témoignage qu’il a données jeudi 8 mars 2024 à la commission des forces armées du Sénat.
Le général a comparu aux côtés de son homologue du Commandement central des États-Unis, le général d’armée Michael Kurilla, qui dirige les forces américaines au Moyen-Orient, en Asie centrale et dans certaines parties de l’Asie du Sud.
Bien que la Chine ait sans aucun doute été un thème important au cours de leur session, le ton était légèrement différent des années précédentes, puisque l’attention les sénateurs s’est davantage porté sur la Russie.
De même, les thèmes liés à la Chine que le général Langley a abordés dans ses remarques étaient également différents des témoignages similaires qu’il a faits l’année dernière et de ceux de son prédécesseur, le général Stephen Townsend :
- PIÈGE DE LA DETTE : Pour la première fois depuis des années, les sénateurs ou les généraux n’ont pas mentionné une seule fois les mots « piège de la dette ». C’est un point essentiel, car cette audition, en particulier, a été un important canal de propagation d’un concept que les chercheurs américains et européens ont largement battu en brèche. L’année dernière, lors de cette même audition, le général Langley a spécifiquement fait référence à la notion du « piège de la dette ».
- BASE CHINOISE SUR L’ATLANTIQUE : La thèse de la base chinoise sur l’Atlantique est l’un des thèmes récurrents de ces auditions depuis trois ans. L’ancien commandant de l’AFRICOM, le général Stephen Townsend, a constamment soulevé la question dans son témoignage, notamment sans fournir aucune preuve à l’appui de cette affirmation. Le général Langely a toutefois rompu avec cette tradition et n’a pas mentionné cette théorie une seule fois, bien que le sénateur Roger Wicker ait soulevé la question dans son discours d’ouverture.
- BELT & ROAD INITIATIVE: Interrogé sur la nature à long terme de l’engagement de la Chine en Afrique, le général Langley a déclaré que la BRI constituait la feuille de route de la Chine pour étendre son influence sur le continent, du domaine économique au domaine de la sécurité. À l’heure actuelle, la Chine a un plan, un plan à long terme, elle arrive avec ses initiatives « Belt & Road », mais je pense qu’elle a des aspirations mondiales en matière de sécurité afin d’obtenir un avantage décisif sur les États-Unis », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin d’activités et d’investissements pour l’en dissuader.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Ces auditions sont d’une importance capitale dans la mesure où elles façonnent les perceptions américaines de l’engagement chinois en Afrique au Capitole et à Washington de manière plus générale. Lorsque les généraux commencent à parler des bases de l’APL sur la côte ouest de l’Afrique ou des pièges de la dette chinoise, ils finissent par créer une chambre d’échos
Puisque le général Langley n’a pas mentionné la thèse d’une base militaire chinoise, il sera intéressant de voir si ce narratif s’estompe maintenant à Washington





