C’est la conclusion à laquelle sont parvenus les médias américain Axios et danois Politiken après une enquête menée sur la Mwalimu Julius Nyerere Leadership School, financé et construit par la Chine en Tanzanie. L’ article est la deuxième partie de leur série « China’s Shadow Empire » (L’empire de l’ombre de la Chine) qui couvre les activités d’influence de la Chine dans le monde.
L’enquête menée par Axios visait à analyser le contenu de la formation dispensée par les instructeurs chinois et africains aux cadres des partis au pouvoir de six pays d’Afrique australe.
Leur enquête a révélé une emphase particulière mise sur la formation politique avec un accent particulier accordé au modèle politique chinois et aux avantages d’un Etat organisé autour d’un parti unique, discipliné et au dessus du gouvernement.
Axios et Politiken ont interrogé certains membres des partis au pouvoir ayant participé aux formations dispensées à l’académie. Certains en ressortent enthousiastes au point de vouloir appliquer ce qui leur a été appris. » Il est très important » pour la SWAPO de mettre en oeuvre ce style de relations entre le parti et l’Etat au niveau de la base. « Nous devons travailler main dans la main, le parti politique et le gouvernement. » a déclaré un représentant de la SWAPO, le parti au pouvoir en Namibie.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Comme le note l’enquête, autant les pays occidentaux dispensent des formations aux leaders politiques africains, autant Pékin tente aussi de son côté à influencer le paysage politique africain.
Une question demeure cependant, malgré les moyens déployés – la semaine passée la version Swahili de la pensée politique Xi Jinping, président chinois, était présentée au Kenya – la Chine parviendra t-elle réellement à exporter son modèle politique en Afrique? Parviendra t-elle à convaincre non seulement les leaders politiques africains mais aussi la société civile africaine à l’imiter.
Comme le démontre la situation de la gouvernance dans plusieurs pays africains, autant les nombreuses formations politiques reçues en matière de démocratie et de bonne gouvernance n’ont pas transformé ces pays en modèle de démocratie et de bonne gouvernance, autant il n’est pas garantie que ces partis puissent imiter le parti communiste chinois.
Vous pouvez lire l’enquête sur le site d’Axios (en anglais).