La plupart des grands médias spécialisés dans la finance aux États-Unis et en Europe ont fait une large place à l’accord historique de restructuration de la dette zambienne conclu vendredi, mais la nouvelle n’a pratiquement pas été mentionnée en Chine.
L’agence de presse officielle Xinhua a publié un bref résumé de l’annonce mais, fait intéressant, n’a jamais mentionné le rôle de la Chine dans les négociations ni le fait que les créanciers chinois détiennent une part importante de la dette extérieure du pays africain.
La situation était tout aussi calme sur le réseau social WeChat, où seuls deux rapports insipides (ici et là) ont été publiés, sans mentionner non plus la Chine.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: L’absence de couverture médiatique et de discussion sur les réseaux sociaux à ce sujet montre à quel point la question de la dette est sensible dans le débat chinois. Au niveau national, les autorités chinoises ont minimisé les problèmes de dette en Afrique pour éviter les critiques selon lesquelles Pékin est trop généreux en matière de prêts, ce que de nombreux acteurs chinois interprètent à tort comme une aide financière.
Le gouvernement a également un discours bien rodé dans lequel il se positionne comme la victime des attaques occidentales pour la diplomatie du piège de la dette et les prêts prédateurs. Une histoire comme celle-ci, où la Chine est un acteur majeur, est beaucoup plus compliquée à présenter à un public habitué à une narration de griefs.