Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le mercredi 17 mai 2023 un accord de sauvetage de la dette de 3 milliards de dollars pour le Ghana. Le pays surendetté recevra un paiement immédiat de 600 millions de dollars.
Cette annonce est une victoire pour la Chine, qui a coprésidé le comité officiel des créanciers avec la France et a participé aux négociations en vue de l’accord. Cependant, elle reflète également l’exposition relativement limitée du Ghana à la dette chinoise, avec des prêts plus petits et moins de prêteurs que, par exemple, en Zambie. Cela a probablement rendu les négociations moins complexes que dans d’autres cas (voir ci-dessous).
La prochaine étape du programme triennal consistera pour le comité et les créanciers officiels à se mettre d’accord sur les modalités de l’allégement de la dette. Toutefois, les observateurs préviennent que ce processus risque d’être complexe.
ZAMBIE : Les Zambiens doivent être jaloux, étant donné qu’ils sont empêtrés dans des négociations sur leur dette depuis 2020. Parmi les débiteurs africains de la Chine, la Zambie est le pays qui compte le plus grand nombre de créanciers chinois (18) et qui a affaire au deuxième plus grand nombre d’entrepreneurs chinois payés par le biais de prêts chinois (29). Cette pléthore d’acteurs et la volonté de la Chine de faire du processus de restructuration un instrument dans le cadre de conflits plus importants avec des bailleurs de fonds privés et multilatéraux ont bloqué la Zambie dans le purgatoire.
SRI LANKA : Les Sri Lankais ont dû être découragés par la récente mise à jour du porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, sur la participation délicate de la Chine aux négociations sur la dette du Sri Lanka :
« Permettez-moi de réaffirmer que nous soutenons les institutions financières chinoises qui travaillent activement au traitement de la dette avec la partie sri-lankaise. Nous avons été en communication étroite avec la partie sri-lankaise et avons pris des mesures concrètes… Dans le même temps, nous appelons les créanciers commerciaux et multilatéraux à prendre part à la restructuration de la dette du Sri Lanka sur en acceptant de partager èquitablement le fardeau. »
Pékin s’en est tenu à cette position et n’a participé aux récents pourparlers sur la dette qu’en tant qu’observateur, malgré les appels à une participation formelle en tant que principal créancier bilatéral de Colombo. Toutefois, M. Wang a également déclaré que des discussions bilatérales étaient en cours avec le Sri Lanka sur cette question, ce qui pourrait constituer une lueur d’espoir.