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« L’hégémonie du dollars pose problème à l’Afrique »

hégémonie du dollars pose problème pour l'Afrique
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a évoqué pour la première fois vendredi l'"hégémonie du dollar" dans le contexte de l'aggravation de la crise de la dette en Afrique. Image fournie par le ministère chinois des affaires étrangères.

Le ministère chinois des affaires étrangères a introduit un nouvel argument pour contrer les accusations, venant des décideurs occidentaux, du piège de la dette à laquelle s’adonnerait la Chine face aux pays pauvres.

Pour la première fois vendredi dernier, le ministère a fait référence à « l’hégémonie du dollar » comme principale raison de l’aggravation de la situation de la dette dans de nombreux pays africains.

« Nous avons constaté que les États-Unis profitent de leur hégémonie sur le dollar, d’une part, et pointent du doigt la coopération financière normale des pays africains, d’autre part », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning, lors de la conférence de presse régulière à Pékin. 

« Ce n’est rien d’autre qu’une politique de deux poids, deux mesures. En fait, les hausses considérables des taux d’intérêt par les États-Unis ont fait augmenter les coûts de financement et de remboursement de la dette des pays africains. C’est la principale cause de l’endettement des pays africains ».

La Chine s’en prend au dollar depuis un certain temps déjà, mais c’est la première fois que le ministère des affaires étrangères associe le rôle du dollar en tant que monnaie de référence mondiale « à la cause principale » de la crise de la dette africaine.

Les arguments de Pékin face aux accusations du piège de la dette ont rapidement évolué au cours des 12 derniers mois :

  1. Dans un premier temps, la Chine s’est contentée de nier les faits et de dire que ce n’était pas vrai.
  2. Elle a ensuite évoqué un « piège à pauvreté » et non celui de la dette
  3. Ensuite, s’appuyant sur un rapport de l’ONG britannique Debt Justice, elle a rappelé que les prêts chinois étaient moins chers que les prêts commerciaux.
  4. Ils ont ensuite tenté de rejeter toute la responsabilité sur les banques multilatérales de développement.
  5. Aujourd’hui, c’est le dollar qui est la « cause principale ».

Cette évolution peut être révélateur de l’apprentissage que Pékin fait dans cette situation qui est relativement pour elle. 

C’est progressivement qu’elle comprend le contexte financier et économique des pays africains et saisit les ressorts qui expliquent la crise de la dette par laquelle passent ces pays. 

Est-ce à dire que ces arguments sont faux?Non. La vérité se trouve plutôt dans un mélange complexe de tous ces arguments. Et en terme de message, il semble préférable de choisir un aspect du problème et d’en faire un message simple à comprendre. Et c’est bien ce que tente de faire Pékin en développant ces différents arguments. 

Comme les précédents arguments, une fois qu’un message comme « l’hégémonie du dollar » est approuvé, il se répand rapidement dans tous les médias chinois, y compris les médias contrôlés par le Parti, les comptes Twitter gérés par les ambassadeurs et les comptes Twitter gérés par les unités de propagande chinoises.

POURQUOI C’EST IMPORTANT ? Il est essentiel de comprendre l’évolution constante du message de la Chine sur la crise de la dette africaine, car il n’est pas statique. Il est clair que les équipes chargées des messages au sein du ministère des affaires étrangères tentent de tirer parti de la frustration croissante de nombreux pays en développement quant à leur trop grande dépendance à l’égard du dollar et de la critique implicite plus large de la domination économique des États-Unis.

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