Le remboursement de 3,7 milliards de dollars du Kenya à la Chine pour la construction de la voie ferrée de Mombassa est essentiel pour l’avenir financier du pays. Toutefois, deux décisions prises par William Ruto vont rendre la tâche beaucoup plus difficile et ce qui risque de coûter cher aux contribuables kenyans.
Tout d’abord, il est récemment revenu sur la décision de son prédécesseur de délocaliser les services de traitement du fret du port de Mombasa vers le port intérieur de Naivasha, lié au SGR. Cette décision a renforcé la pression exercée par le gouvernement sur les importateurs pour qu’ils utilisent le chemin de fer plutôt que le transport routier et a permis de décongestionner le port de Mombasa. Cependant, elle a également coûté des milliers d’emplois.
Deuxièmement, son administration s’apprête à ressusciter un projet routier entre Nairobi et Mombasa, précédemment mis en veilleuse, qui serait parallèle au SGR. Cette initiative ne manquera pas de redonner de l’énergie aux groupes de camionneurs qui ont critiqué le SGR, tout en soulevant des questions sur l’accessibilité financière.
Le gouvernement est actuellement en conflit budgétaire avec des contractants potentiels autour d’un modèle de financement de la route par un partenariat public-privé financé avec péage. Si ce modèle fonctionne, la route réduirait considérablement la rentabilité du SGR.
Ces mesures interviennent alors que le SGR était sur le point d’atteindre le seuil de rentabilité, en grande partie grâce aux mesures protectionnistes du gouvernement d’Uhuru Kenyatta, notamment la mise à l’écart de la puissante industrie kenyane des transporteurs routiers pour orienter les marchandises vers le SGR afin d’utiliser les bénéfices du fret pour subventionner son service populaire de transport de passagers.
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- The Citizen : Hard times for Kenya’s SGR as Port Operations Return to Mombasa par Boniface Otieno.