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Etats-Unis: Audition Africom au Sénat, la Chine était bien présente

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Général Michael Langley lors de son audition devant la commission des forces armées du Sénat américain, le 3 Avril 2025. Photo via la chaine Youtube du U.S Africa Command

Comme il fallait s’y attendre, la Chine et sa présence en Afrique ont été l’un des principaux points de conversation lors de l’audition du général Michael Langley, patron de l’U.S Africa Command (AFRICOM) devant la commission des forces armées du sénat américain le 3 avril dernier. Sans surprise la Chine a été abordée sous un angle hostile, présentée comme une menace pour les intérêts américains en Afrique. Face au retrait de l’USAID, elle a été accusée de copier maladroitement l’approche américaine en matière d’aide au développement.

Voici le résumé que nous avons fait de ces deux heures d’audition.

Lors de son audition devant le Comité des services armés du Sénat des États-Unis, le général Michael E. Langley, commandant de l’AFRICOM, a décrit la présence croissante de la Chine en Afrique comme un défi majeur pour les intérêts et les partenariats américains. Il a mentionné la Chine neuf fois dans son discours, soulignant plusieurs domaines de préoccupation.

Tout d’abord, la Chine a intensifié ses activités militaires et de sécurité sur le continent, posant de nouveaux défis stratégiques aux États-Unis. Cette expansion s’inscrit dans une volonté plus large de protection de ses intérêts économiques, notamment ses infrastructures et ses investissements dans le cadre de l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI). Toutefois, Langley alerte sur les risques liés à la dette, la transparence des contrats, la qualité des infrastructures et l’exploitation politique potentielle des nations africaines.

De plus, la proximité des bases militaires chinoise et américaine à Djibouti illustre l’intensification de la compétition sécuritaire. Le général Langley a souligné également la compétition en matière de coopération sécuritaire, où certains pays africains, confrontés à des besoins immédiats, optent pour la Chine lorsque les délais américains ne peuvent être respectés.

Par ailleurs, il a identifié la Chine comme le principal acteur des pêcheries illégales, non déclarées et non réglementées (IUU-F) en Afrique, menaçant les revenus locaux et la sécurité alimentaire. Il a même évoqué la dimension environnementale en pointant du doigt le récent scandale de pollution du fleuve Kafue par Sino-Metals Leach Zambia.

En outre, la Chine fait usage de hard-powert et soft power pour contrer les efforts américains, notamment par la manipulation de l’information, exploitant les médias africains pour façonner un discours favorable à ses intérêts.

Enfin, Langley met en avant le rôle critique de l’AFRICOM dans la région qui cherche à contrer l’influence chinoise par le biais de coopérations militaires, du renforcement des capacités locales et d’initiatives diplomatiques. La Chine, par son expansion stratégique et son utilisation des leviers économiques, mène une politique susceptible de créer des dépendances économiques insoutenables et de redéfinir l’ordre géopolitique du continent. Face à ces défis, une implication soutenue et proactive des États-Unis en Afrique s’avère essentielle pour préserver les intérêts stratégiques et renforcer les partenariats existants.

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