Les marques automobiles chinoises se frayent progressivement un chemin sur le marché africain, mais le processus n’en est qu’à ses débuts et il faudra au moins plusieurs années à ces entreprises pour se constituer une clientèle importante. Entre-temps, les avancées de ces marques dans le domaine de la technologie des véhicules électriques (VE) stimulent l’innovation dans tout le secteur de la mobilité en Afrique, sous l’impulsion de la tendance mondiale à abandonner les véhicules à moteur à combustion interne (MCI) au profit d’alternatives basées sur les énergies renouvelables.
Au Kenya, l’achat d’un nouveau véhicule électrique chinois reste hors de portée pour beaucoup. Néanmoins, des entrepreneurs novateurs développent des solutions pour combler le fossé et permettre la transition des coûteux véhicules à moteur à combustion interne. Au cours des six dernières années, Joe Gakuru, ingénieur électricien, a transformé Qtron Industries, une petite entreprise de recyclage de déchets électroniques, en un leader de la mobilité durable et des solutions énergétiques. Bon nombre des véhicules sur lesquels il travaille intègrent des composants de véhicules électriques chinois, en particulier des batteries.
Qtron Industries est spécialisée dans la réparation et la fabrication de batteries et dans la transformation de véhicules à moteur à combustion interne et de motos en véhicules électriques, ce qui illustre une approche pratique visant à faire progresser l’e-mobilité dans la région.
Le rôle de la technologie chinoise
La prédominance de la Chine dans la technologie des véhicules électriques a été la pierre angulaire des activités de M. Gakuru. Son entreprise s’approvisionne en composants essentiels, tels que les batteries, les connecteurs haute tension et les fusibles, auprès de fabricants de premier plan comme BYD.
« La Chine est le plus grand fournisseur de composants pour véhicules électriques, même pour les fabricants mondiaux », explique-t-il. « Le prix abordable et la disponibilité de la technologie chinoise la rendent essentielle pour les projets de modernisation au Kenya.
Cependant, le travail de Qtron ne dépend pas uniquement des importations chinoises. L’équipe de M. Gakuru intègre également des technologies provenant de fabricants américains et européens, ainsi que des innovations développées localement. Par exemple, elle a créé un logiciel personnalisé pour optimiser les performances des véhicules, en ajoutant des fonctions telles que l’enclenchement des vitesses et la climatisation. Cette fusion d’innovations mondiales et locales permet de s’assurer que les véhicules rénovés répondent aux divers besoins et préférences des clients.
Modernisation : Une solution économique pour les voitures classiques
La clientèle de M. Gakuru se compose principalement de passionnés de voitures classiques qui souhaitent moderniser leurs véhicules réputés pour leur solidité et leur durabilité. Il explique que ses clients préfèrent souvent convertir ces classiques en VE plutôt que d’acheter de nouveaux modèles électriques.
L’un de ses projets les plus coûteux a consisté à réaménager une camionnette Volkswagen pour 40 000 dollars. Le client souhaitait des caractéristiques haut de gamme, notamment un moteur Tesla, des sièges chauffants, l’air conditionné et des capacités de charge rapide.
L’adaptation offre une solution plus rentable que l’importation d’un nouveau véhicule électrique, dont le coût peut être prohibitif en raison des droits d’importation élevés qui doublent souvent le prix du véhicule. En convertissant les véhicules existants en VE, le rééquipement offre non seulement une alternative abordable, mais prolonge également la durée de vie des voitures qui nous sont chères.
Lutte contre les déchets électroniques et promotion du développement durable en Afrique
L’Afrique est depuis longtemps confrontée au problème de la destruction des déchets électroniques, lorsque des produits technologiques périmés ou en fin de vie sont expédiés des pays développés vers le continent. L’entreprise de M. Gakuru a transformé ce problème en opportunité en réparant et en réutilisant les batteries des véhicules hybrides et électriques.
L’équipe recycle également les piles au lithium et au nickel-cadmium, en partenariat avec des entreprises locales pour garantir une élimination et une réutilisation durables. Cette approche permet non seulement de réduire les déchets, mais aussi de soutenir la transition du Kenya vers des solutions d’énergie renouvelable.




 
							

 
							

