À Harare, le 10 juin 2025, le ministre zimbabwéen des Mines, Winston Chitando, a annoncé une mesure majeure visant à interdire l’exportation de concentrés de lithium dès le 1ᵉʳ janvier 2027. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de valorisation locale des ressources minières et vise à encourager la création d’unités de raffinage et de production d’hydroxyde de lithium sur le sol national.
Le lithium, métal clé pour la fabrication des batteries lithium-ion, connaît une demande mondiale exponentielle, principalement portée par l’essor des véhicules électriques et le stockage d’énergie renouvelable. Le Zimbabwe, doté de gisements parmi les plus riches d’Afrique, a vu se multiplier ces dernières années les investissements de grands groupes chinois tels que Sinomine, Zhejiang Huayou et Chengxin Lithium, dont les implantations cumulées dépassent déjà le milliard de dollars. Ces sociétés exploitent notamment les deposit du gisement de Bikita et du complexe de Kamativi.
Selon le ministère, cette interdiction temporaire d’exporter des concentrés sans valeur ajoutée vise à laisser le temps aux opérateurs locaux et internationaux de construire des usines de transformation. Sinomines qui exploite la mine de Bikita a dores et déjà annoncé sa volonté d’investir 500 millions USD dans les 3 à 5 ans à venir, dans la construction d’usine de production de sulfate de lithium telle que voulue par les autorités zimbabwéennes.
Ces dernières estiment que ce décision devra permettre de créer plusieurs milliers d’emplois, augmentera les recettes fiscales et favorisera le transfert de technologies avancées.
Cette décision intervient quelques semaines après que les producteurs de lithium au Zimbabwé portés par les entreprises chinoises aient appelé le gouvernement à surseoir à 2027 le prélèvement de 5% de taxes sur les exportations de concentrés de lithium, évoquant les efforts déployés par les entreprises pour construire les raffineries de lithium dans le pays.




