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Les facteurs qui déterminent le succès des projets énergétiques chinois en Afrique ?

Le directeur des opérations Fang Wenjun (à gauche) de la société chinoise Kaishan Group et un collègue inspectent les installations de la centrale géothermique Sosian Menengai de 35 MW dans le comté de Nakuru, au Kenya, le 9 septembre 2024. (XINHUA)

Après de longs mois, voire des années de négociations, d’études de faisabilité et de montage financier, les travaux commencent enfin : les pelleteuses entrent en action et le béton est coulé. Mais la réussite d’un projet énergétique soutenu par la Chine ne dépend pas uniquement de la qualité technique ou de la rapidité d’exécution. Elle repose tout autant sur la capacité du gouvernement hôte à superviser, gérer et maintenir un contrôle rigoureux tout au long de la mise en œuvre.

Cet article de la série Porcelain Jar at the End of the Rainbow se penche sur ce qui se passe après la mobilisation des financements et la sélection du contractant, en examinant comment les gouvernements africains exercent leur pouvoir d’agir pendant la phase d’exécution des projets énergétiques soutenus par la Chine, et comment cela influence les coûts, la qualité et les délais.

Souvent, ces projets suivent le modèle EPC+F (ingénierie, approvisionnement, construction et financement), dans lequel un contractant chinois conçoit et construit l’installation tandis qu’une banque publique chinoise en assure le financement. Dans ce schéma, l’État africain demeure propriétaire du projet, et donc responsable de sa performance à long terme. Le contractant, n’étant pas investisseur, ne supporte pas le risque opérationnel futur.

La phase de construction, la plus risquée du cycle, est fréquemment marquée par des retards, des dépassements de coûts ou des problèmes de qualité. Ces risques s’amplifient lorsque l’État manque de capacités techniques pour superviser, vérifier les étapes ou contester une mauvaise exécution. De plus, les modalités de financement chinois, qui prévoient le versement direct des fonds au contractant à chaque étape validée, limitent souvent la marge d’intervention du gouvernement une fois les travaux lancés.

De cette expérience, cinq leçons principales émergent :

1️⃣ La capacité technique est non négociable. Les projets mieux encadrés par des ingénieurs et gestionnaires expérimentés connaissent des résultats plus solides.

2️⃣ L’appui politique peut être un atout comme un risque. L’implication de hauts responsables peut accélérer la mise en œuvre, mais aussi contourner les procédures et affaiblir le contrôle.

3️⃣ La supervision doit être continue. La vigilance doit se maintenir du début à la fin du projet.

4️⃣ Les structures de financement peuvent restreindre la marge d’action de l’État.

5️⃣ L’appropriation détermine la responsabilité. En tant que propriétaire, l’État doit exiger transparence et performance.

En conclusion, les résultats des projets chinois en Afrique ne sont pas prédéterminés par l’origine du financement ou du contractant, mais par les choix, les compétences et la gouvernance des États africains eux-mêmes. Le véritable levier du succès réside dans le renforcement institutionnel, la supervision technique et la responsabilisation nationale.

Lire l’article complet sur notre site en anglais

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