L’ambassade de Chine au Ghana a vivement réagi aux propos de David McAllister, président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen, qui dirigeait une délégation de six membres en visite auprès des parlementaires à Accra. McAllister avait mis en garde contre les risques d’une dépendance excessive du Ghana envers la Chine en matière de commerce et d’investissement.
« Les droits de douane nuls accordés par la Chine peuvent sembler très généreux à première vue, mais il faut les replacer dans leur contexte. Il existe un important déséquilibre commercial entre le Ghana et la Chine, qu’il faut prendre en considération », a déclaré McAllister à un groupe d’étudiants de l’Institut ghanéen de management et d’administration publique (GIMPA) la semaine dernière.
À l’inverse, a-t-il souligné, les échanges commerciaux entre l’Europe et le Ghana sont équilibrés. Ces propos ont suscité une vive réaction de l’ambassade de Chine, qui a qualifié la déclaration de McAllister de « ridicule » et d’« absurde ».
« M. McAllister n’a manifestement pas pris la peine de se renseigner sur le fait que le traitement en franchise de droits est une initiative de la Chine visant à ouvrir VOLONTAIREMENT et UNILATÉRALEMENT son marché », a indiqué l’ambassade dans un communiqué publié vendredi. « Il n’a pas non plus compris que cette mesure favorisera l’expansion des exportations du Ghana et contribuera à rééquilibrer ses échanges commerciaux. »
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Les propos de McAllister ont suscité un vif débat sur les réseaux sociaux ghanéens, où beaucoup ont reconnu que ses remarques étaient peut-être fondées sur le plan factuel, mais que leur ton était jugé condescendant. Compte tenu de l’histoire séculaire des échanges inégaux entre l’Afrique et l’Europe, les responsables européens manquent de crédibilité dans un pays comme le Ghana pour tenir ce genre de discours — du moins publiquement. Cela donne une impression de paternalisme.



