Avec les contractions budgétaire publicitaires et de baisse d’audience, les journaux d’Afrique australe, comme The Star au Kenya, se réjouissent lorsque le gouvernement chinois leur propose des partenariats rémunérés à long terme.
La semaine dernière, le quotidien a signé un contrat d’un an avec le journal d’État China Daily pour distribuer un édito hebdomadaire à ses 100 000 lecteurs quotidiens. Cet accord s’apparente à ceux que China Daily conclut depuis des années aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays.
La direction de The Star a présenté ce partenariat comme une occasion de “raconter aux Kényans le récit venu de l’Orient” et a souligné que China Daily offrirait une couverture plus approfondie de l’actualité chinoise.
“Il ne s’agit pas seulement de revenus, même si c’est important ; il s’agit aussi de fournir à nos lecteurs un contenu offrant une perspective mondiale équilibrée”, a déclaré Paul Ilado, directeur de la rédaction. “La Chine est un acteur géopolitique majeur, et nous sommes heureux de contribuer à raconter son histoire en Afrique”, a-t-il ajouté.
La mention des revenus par Ilado est essentielle, car cet aspect est souvent négligé. Si ces recettes renforceront sans aucun doute les comptes chancelants de The Star, elles offrent aussi à l’ambassade de Chine à Nairobi un levier déterminant pour influencer la couverture des sujets sensibles.
L’ambassade de Chine au Kenya est en effet connue pour retirer ses publicités et partenariats rémunérés auprès des médias locaux dès qu’ils publient des contenus jugés inacceptables.
Il est quasi certain que si The Star envisageait de publier une tribune critique de la Chine signée par l’ambassadeur américain ou un article remettant en question la souveraineté chinoise sur Taïwan, l’ambassade interviendrait et menacerait probablement d’annuler le contrat avec China Daily.
Pour la direction de The Star, comme pour celle d’autres titres à travers le monde, le choix est simple : éviter les ennuis et préserver les résultats financiers.




