Les chinois de la Cameroon Mining Co (CMC), en charge du développement du projet minier de Mbalam-Nabeba, s’apprêtent à expédier sa toute première cargaison de minerai de fer depuis le site de Mbalam, dans le sud-est du Cameroun, jusqu’au port en eau profonde de Kribi, situé à quelque 600 kilomètres. L’entreprise table sur un premier convoi dès septembre 2025.
Le développement de la mine a longtemps été entravé par des contentieux judiciaires avec l’opérateur australien Sundance Resources. Dépossédé de la concession en 2021 par l’État camerounais, Sundance poursuit aujourd’hui le pays devant la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris, réclamant quelque 5,5 milliards de dollars de dédommagement.
Depuis cette rupture, la gestion du projet a été reprise par Cameroon Mining Co, une société désormais majoritairement détenue par des investisseurs chinois regroupés au sein de la holding singapourienne Coconut Logic. Cette dernière contrôle également les permis côté congolais via sa filiale Bestway Finance.
En l’absence de voie ferrée entre Mbalam et Kribi, CMC prévoit d’assurer le transport par la route, avec les autorisations obtenues auprès des autorités camerounaises. Ces autorisations sont toutefois conçues comme transitoires, en raison des impacts potentiels sur les infrastructures routières. À moyen terme, la société ambitionne de construire une ligne ferroviaire, dont le coût est estimé à plusieurs milliards de dollars. Des discussions sont en cours avec des partenaires stratégiques, notamment China Railway Construction Corp (CRCC) et sa filiale China Railway 20th Bureau Group Co.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La Chine joue un rôle central dans le développement du projet Mbalam-Nabeba ainsi que des infrastructures qui l’accompagnent. Aujourd’hui, tout projet minier lié au fer revêt une importance stratégique pour Pékin, qui cherche activement à diversifier ses sources d’approvisionnement. Après les projets de Simandou en Guinée et de Tonkolili en Sierra Leone, Mbalam-Nabeba, situé entre le Cameroun et le Congo, constitue le troisième grand projet africain dans lequel la Chine est fortement impliquée.
Si CRCC est sélectionné pour construire le chemin de fer, les entreprises chinoises seront présentes de bout en bout de la chaine. De la mine de fer, au port de Kribi en passant par le chemin de fer.
Plus de détails, lire l’article complet sur Africa Intelligence.



