Depuis bientôt trois semaines, la communauté chinoise en République démocratique du Congo est au coeur d’une controverse dans la province du Sud-Kivu à cause des exploitations illégales d’or dans lesquels sont impliquées plusieurs de ses membres.
Le 20 décembre une dizaine de chinois avaient été arrêtés pour exploitation illégale d’or dans le territoire de Walungu dans la province du Sud-Kivu. Leur arrestation faisait suite à la dénonciation de la communauté locale et des activistes de la société civile.
En détention, ces douze ressortissants chinois avaient été libérés par la Direction générale des Migrations (DGM) ensuite expulsés du territoire national sans qu’ils n’aient été présentés à la justice et sans l’aval du gouverneur de province. La décision avait soulevé un tolé général face à ce qui semblait être une décision inique de certaines autorités de la capitale, visant à protéger les chinois et leurs commanditaires congolais.
Le 4 janvier 2025, trois autres ressortissants chinois ont été arrêtés dans la province, dans le village de Mashango, dans la province du Sud-Kivu en possession de douze lingôts d’or et d’une somme de 800.000 dollars USD. Ces chinois comme les premiers, sont accusés d’exploitation et d’exportation illégale d’or.

Selon la société civile de cette province, il existe une centaine de chinois qui exploitent illégalement l’or dans cette province et sont responsables de plusieurs cas de pollution et de destruction de l’environnement.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La présence chinoise dans ces régions aurifères est rendue possible grâce à des complicités politiques et miltiaires locales dans la province et dans la capitale Kinshasa.
En 2021, l’exploitation illégale de l’or par les chinois dans cette province de l’est de la RDC avait suscité des tensions sociales dans la province.
Sous pression de la population et de la société civile, les autorités congolaises avaient décidé de prendre des mesures. Mais il survint un conflit entre les autorités provinciales et nationales qui n’avaient pas la même lecture du problème entrainant ainsi un conflit entre le gouvernement central et provincial.
En décembre 2021, l’ambassade de Chine à Kinshasa avaient demandé aux ressortissants chinois de quitter les provinces du Nord-kivu, Sud-kivu et de l’Ituri, à la suite de l’insécurité qui y régnait et dont les chinois étaient des victimes. En août 2024, elle réitérait la même recommandation sans qu’elle ne soit suivie d’effet sur terrain.
Le gouverneur du Sud-Kivu Jean-Jacques Purusi qui tente d’agir contre ces exploitations des sociétés chinoises dans sa province, dénonce la complicité de plusieurs congolais « dans les hautes sphères de la capitale » qui seraient complices de ce trafic.
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