Alors que la controverse enfle sur le rôle des bailleurs de fonds chinois dans les crises successives de la dette des pays du Sud, la Chine s’habitue à son nouveau rôle de financier mondial.
C’est l’une des conclusions d’un discours très révélateur de Jin Zhongxia, directeur du département international de la Banque populaire de Chine et membre du China Finance 40 Forum, un groupe de réflexion économique.
Le discours contient plusieurs informations intéressantes sur les processus d’endettement en Afrique et reconnaît avec une franchise peu commune que « les créanciers Chinois n’ont aucune expérience préalable des restructurations de dette à grande échelle. » Il a également appelé à une plus grande transparence parmi les pays débiteurs (un peu ironique vu l’affection des prêteurs chinois pour les clauses de confidentialité) :
Les observations de Jin zhongxia
- LA MONTÉE DES DETTES PRIVÉES : « [D]ans le courant de l’année 2020, les investisseurs privés détenaient 62 % de la dette des pays en développement, tandis que les banques multilatérales de développement n’en détenaient que 24 % et les créanciers bilatéraux officiels seulement 14 %. De 2009 à 2020, la part des créances des privés est passée de 43 % à 62 %, celle des organismes multilatéraux de développement de 32 % à 24 % et celle des créanciers bilatéraux officiels de 25 % à 14 %. C’est un changement très important”.
- CULPABILITÉ ET TRANSPARENCE : « Les pays endettés sont les premiers responsables des conséquences de leur gestion irréfléchie de la dette, ce qui permet d’éviter l’aléa moral. Dans le même temps, les pays débiteurs doivent accroître la transparence de leurs emprunts, y compris des garanties. Car les garanties concernent toutes les créances et les créanciers potentiels. »
- CLUB DE PARIS : « [N]ous essayons de coopérer et de communiquer avec les bailleurs de fonds traditionnels, tels que les membres du Club de Paris, au cas par cas. Chaque fois que l’occasion se présentera, nous essaierons de communiquer avec le Club de Paris pour finalement parvenir à une solution coordonnée. Je pense qu’il s’agit d’une évolution positive dans un cadre commun [du G20] qui inclut à la fois les membres du Club de Paris et les non-membres du Club de Paris, les bailleurs de fonds traditionnels et non traditionnels. Ces personnes s’assoient ensemble et forment une nouvelle plateforme de travail, ce qui constitue un nouveau départ. »
Lisez la retranscription complète du discours de Jin Zhongxia sur la page WeChat du China Finance 40 Forum (en chinois).