Les opposants à la course à la présidence du ministre nigérian des transports, Rotimi Amaechi, utilisent des contenus médiatiques payants pour le dépeindre comme trop proche de la Chine. Il s’agit de la plus récente tentative de lier Amaechi à la Chine, après que l’ambassade de Chine à Abuja ait répondu à des rumeurs similaires la semaine dernière. Ces allégations s’inscrivent dans le cadre d’inquiétudes de longue date, mais infondées, concernant l’impact de la dette chinoise sur l’économie nigériane.
Vendredi, le journal nigérian Premium Times a publié un article sous le titre « Le Nigeria et le danger des prêts chinois », qui prétendait qu’Amaechi faisait l’apologie des prêts prédateurs de la Chine. L’article est répertorié comme un « communiqué de presse », c’est-à-dire comme un contenu payant. L’article a ensuite été republié dans plusieurs autres publications.
L’article tente de ressusciter une controverse datant de 2020, selon laquelle le Nigeria pourrait perdre le contrôle de ses actifs nationaux s’il ne rembourse pas ses prêts chinois. Cette controverse était basée sur une mauvaise compréhension d’une clause standard du contrat, qui touche aux processus d’arbitrage, plutôt qu’au contrôle des actifs.
Amaechi a joué un rôle central dans le démenti de ce malentendu, qui est maintenant utilisé contre lui. L’article contient des informations erronées sur les prêts chinois à la Zambie, notamment des affirmations selon lesquelles la Chine aurait pris le contrôle des systèmes de transport zambiens.
L’Office de gestion de la dette du Nigeria a démenti à plusieurs reprises les craintes liées aux prêts chinois, soulignant que la dette chinoise ne représente que 3,94 % de la dette totale du Nigeria. Si les prêts chinois ont doublé pendant la présidence de Buhari, ils ne représentent toujours que 3,1 milliards de dollars, soit environ 4 % de la dette publique totale du pays, qui s’élève à 95 milliards de dollars.