Alors qu’elle a reçu l’approbation finale des autorités de la région du Limpopo en Afrique du Sud, la Zone économique spéciale de Musina-Makhado continue à faire débat. Outre la compagnie chinoise Shenzhen Hoi Mor, principale opérateur de la zone, onze autre entreprises chinoises ont signé des accords de collaboration avec les autorités sudafricaines.
Au centre de la contestation se trouve les questions de l’impact environnemental et de sa viabilité économique.
- Impact environnemental : En effet, la centrale électrique de 3 gigawatt alimentée au charbon demeure le cœur du projet car Il servira à alimenter les industries installées dans la zone dont le méga projet sidérurgique. Alors que la priorité au niveau mondial est donnée à la décarbonisation des industries, l’existence de cette centrale inquiète les ONG de protection de l’environnement. Du reste en novembre 2021, à la suite de l’annonce de Xi jinping de réduire les investissements chinois dans les projets charbon à l’étranger, la Chine avait renoncé à financer la centrale. « Malgré les questions relatives à la fonctionnalité de la MMSEZ au démarrage, il est inadmissible, du point de vue du changement climatique, que la zone aille de l’avant avec une usine de charbon à son épicentre. Les parties intéressées et concernées qui s’opposent à la zone, y compris de nombreux résidents de la MMSEZ et de ses environs, s’opposent fermement aux effets sur les moyens de subsistance de l’augmentation de l’exploitation du charbon, ainsi qu’aux effets de la centrale au charbon sur le district de Vhembe, sujet à la sécheresse. »
- Viabilité économique: « Mais considérez les risques : il y a une surabondance chronique sur le marché mondial de l’acier qui est apparue avec le ralentissement du boom de la construction en Chine. Les industries sidérurgiques chinoises et sud-africaines fonctionnent désormais bien en deçà de leurs capacités de production – le dumping pratiqué par nul autre que la Chine sur le marché local stagnant étant accusé d’être à l’origine de la contraction de l’industrie sud-africaine, qui survit aujourd’hui ironiquement grâce à l’aide des contribuables. Cette froide réalité est ouvertement reconnue dans les volumineux rapports de justification économique produits à l’appui du projet, dont aucun ne tente d’identifier un vide sournois dans un quelconque marché pour la production annuelle de 13 mégatonnes d’acier de la zone, probablement parce que franchement il n’y a pas de demande pour le métal qui sera « Made-In-Makhado« .
LECTURE RECOMMANDÉE :
- Daily Maverick : La justification de la zone économique spéciale de Musina-Makhado est un mensonge à l’échelle industrielle par Lauren Liebenberg (en Anglais)
- Mail & Guardian : L’approbation finale de la mascarade de la zone économique spéciale de Musina-Makhado par Lisa Thompson (en Anglais)