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Trafic d’influence et « Guanxi » dans les mines congolaises

Trafic d'influence et "Guanxi" dans les mines congolaises
Vidiye Tshimanga (à gauche, ex-conseiller stratégique du président congolais Felix Tshisekedi (à droite) est au coeur d'un scandale de tentative de trafic d'influence et de corruption

L’envoyé spécial de l’administration américaine pour les affaires énergétiques Amos Hochstein était en visite en R.D.Congo où il a évoqué la transition énergétique sur fond de domination chinoise dans le secteur minier congolais.

Question qu’il a préféré présenter sous un angle de la défense des principes de bonne gouvernance que d’une lutte géopolitique avec la Chine. Lutte pour la bonne gouvernance qui demeure une condition sine qua-non pour la venue des entreprises américaines en R.D.Congo. 

Et comme si le destin tenait à confirmer la corruption en R.D.Congo, le Organized Crime and Corruption Reporting Project basé en Angleterre, a publié la semaine passée une enquête sur un cas de corruption impliquant le conseil stratégique du président congolais Felix Tshisekedi, Vidiye Tshimanga.

Dans la vidéo on y voit le conseiller promettre protection et sécurité en échange de 20% dans le projet minier à développer. Ce traffic d’influence permet aux acteurs politiques de garantir la « sécurité » des investisseurs moyennant des dividendes financières sur le projet à développer.

Cette vidéo révèle une pratique digne de la maffia et pourtant commune et répandue dans le monde des affaires et des investissements congolais; particulièrement dans les secteurs lucratifs comme celui des mines.

Cette pratique qui consiste à créer et fidéliser des relations politiques puissantes pour assurer sa sécurité fait échos à ce qui en Chine est connu comme la culture du « guanxi » (relation).

Dans un édito dans du Forbes, Michael Wenderoth présentait le concept comme ceci : » Le terme guanxi peut se traduire par liens personnels, relations ou réseaux, et implique la confiance et des obligations mutuelles entre les parties. Il s’applique aux niveaux personnel, familial, social, commercial et politique et s’avère crucial dans le monde des affaires. Par exemple, avoir un bon, mauvais ou aucun « guanxi » peut avoir un impact sur la capacité d’une personne à mener ses affaires avec succès« . Une culture de plus en plus critiquée dû au large éventail d’actes de corruption que sa pratique couvre.

Et dans un Etat failli avec des institutions fragiles, et où la parole du chef fait force de loi, entretenir des relations puissantes devient essentiel à la réussite de toute entreprise économique d’envergure.

On pourrait donc comprendre comment il a pu être facile aux entrepreneurs chinois de se faire une place de choix dans les mines congolaises. Ils avaient très vite su s’adapter à l’environnement local. Ce qui devrait être, à juste titre, qualifié de corruption était certainement conçu, et par acquit de conscience, comme entretenir des « guanxi » (relations).

Dans cet environnement corrompu, les entreprises chinoises ne sont pas les seules à avoir entretenu des relations politiques, le Suisse Glencore, premier producteur mondial de cobalt, a du s’y soumettre et en a fait les frais plus tard.

Cet énième scandale met en lumière l’extrême difficulté de l’environnement des affaires en R.D.Congo. Et si les Etats-Unis, qui ont apporté leur soutien au régime du président congolais, veulent détrôner la Chine dans ce contexte, leur approche devra être innovante et cohérente; car il semble peu évident que les décideurs congolais soient pressés ou déterminés de mettre fin à la mauvaise gouvernance dans ce secteur. 

Et si des efforts ne sont pas déployés pour pour s’attaquer à ces déficits institutionnels et structurels qui permettent ces comportements corruptifs, il est très peu certain que l’environnement minier congolais s’assainisse de si tôt.

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