Il est difficile de ne pas se poser cette question lorsqu’on observe l’évolution des engagements économiques chinois – investissements et prêts – sur le continent. Le Maghreb absorbe en quantité et en qualité le meilleur de ces engagements.
Au sud du Sahara, le tableau est moins brillant si pas le même depuis deux décennies. On est encore dans le secteur primaire, l’extractif et les ressources naturelles. On peine à briser le plafon de glace de l’industrlialisation et de la diversification économique.
Là oú le Maroc, l’Algérie et Egypte attirent des milliards de dollars en investissements directs et prêts chinois dans les différents secteur de l’économie, leurs amis au sud du Sahara sont encore en train de se démener à trouver des financements pour des projets d’infrastructures – dont ils ont réellement besoin – ou à vouloir attirer les financements chinois dans les secteurs extractifs et des ressources naturelles qui font leur force.
Et pendant ce temps, au Maroc, en Egypte, en Algérie, les investissements chinois se déclinent dans les secteurs de l’automobile, de l’agriculture, de la manufacture, de l’industrie, des mines, de la culture, du tourisme, de l’aviation.. bref dans une panoplie qui met en lumière la qualité et la diversité de ces économies.
Alors, l’Afrique subsaharienne a t-elle manqué le coche avec la Chine? Apres une vingtaine d’années de présence contemporaine de la Chine en Afrique, les pays au sud du Sahara n’ont-elle pas finalement manqué l’opportunité de se transformer, de transformer leur économie, leur industrie et leur économie dans l’ensemble?
Où sont donc passés les milliards de dollars injectés et obtenus des investissements miniers chinois en RDC, Zimbabwe ou Zambie, ou encore les revenus générés ou qu’aurait dû générer les grandes infrastructures financées par Pékin.
D’ici j’entends certains pointer du doigt la responsabilité de la Chine qui aurait certainement dû, selon eux, choisir les projets qui auraient du aider ces pays… à croire que ceci aurait été la responsabilité de Pékin et non du pays hôte.
La réalité est que certains pays ont su, plus que d’autres, tirer avantage des engagements chinois dans leur pays pour les transformer. Tandis que c’autres y avaient vu, et y voient toujours, l’oppottunité d’accumuler des fonds, de gagner des points politiques avec des projets politiques sans impact économique réel… Et ceux qui portent encore ses ambitions vivent très mal la nouvelle approche de Pékin qui ne veut plus « jeter » de l’argent à tout va.
Comment expliquer que près de deux décennies après les énormes investissements miniers chinois en RDC, ce pays n’ait pas pu batir le minimum de tissu industriel requis pour aujourd’hui, confortablement prétendre à voir de la valeur ajoutée de son cuivre et cobalt se faire sur place?
Au lieu de ça, c’est le Maroc et l’Algérie qui voient les fabricants des voitures électriques et de leurs batteries se précipiter à leurs portes pour ouvrir des usines et créer des emplois… alors que ces pays ne sont pas la RDC, ou encore le Zimbabwe en matière de minerais critiques.
Alors, l’Afrique subsaharienne n’a t-elle pas finalement manqué le coche avec la Chine?








