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Le Premier ministre congolais veut jouer le médiateur entre la Gécamines et CMOC

Opinions et perceptions de la présence chinoise dans les mines de cuivre et cobalt en RDC
Vue aérienne de la mine Tenke Fungurume en République démocratique du Congo, l'une des plus grandes mines de cobalt et de cuivre du pays, aujourd'hui au centre d'un âpre conflit entre ses propriétaires.

Jean-Michel Sama Lukonde, le Premier ministre de la République démocratique du Congo, sera le médiateur de nouvelles négociations entre la société minière d’État Gecamines et le géant chinois du cobalt China Molybdenum (CMOC). 

Cette intervention vise à sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les deux parties, en raison d’allégations selon lesquelles CMOC aurait sous-estimé ses réserves et devrait à la Gécamines des redevances minières. En février, un tribunal a temporairement retiré à la CMOC le contrôle de Tenke Fungurume, l’une des plus grandes mines de cobalt du monde, et a nommé un administrateur spécial chargé de superviser les opérations. 

Les relations se sont envenimées au point que la CMOC se plaint maintenant que ses exportations sont (officieusement) bloquées par les autorités douanières. Entre-temps, la société a été accusée d’interdire l’accès de la mine aux représentants de la Gécamines. 

La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, un minerai essentiel pour les batteries des véhicules électriques. Les entreprises chinoises contrôlent 60% de l’extraction du cobalt dans le monde et 80% du raffinage.

L’éditeur francophone du CGSP, Christian-Geraud Neema, donne son point de vue sur la question : 

  • QUELLE EST LA SITUATION ACTUELLE ? « Il y a une impasse entre les parties, à savoir la CMOC d’une part et les dirigeants de la Gecamines, l’administrateur provisoire [nommé par le tribunal] de la mine de Tenke Fungurume et le comité de révision d’autre part. […] Le fait qu’il n’y ait pas eu de décision formelle du gouvernement de stopper les exportations de la CMOC montre qu’il y a toujours une influence politique derrière les deux parties qui bloquent une décision politique définitive. »
  • QUE VEUT CMOC ? « Nous savons que la CMOC aimerait que ce contentieux disparaisse. À maintes reprises, elle a exprimé son opposition aux revendications de la Gécamines et a nié devoir des redevances à la Gécamines. Mais à ce stade de la procédure, il est très peu probable qu’ils obtiennent une telle décision de la part du Premier ministre qui a tenté en vain d’arrêter la procédure judiciaire. Ce qu’ils peuvent espérer obtenir, c’est que la Gécamines accepte de se contenter d’une compensation bien inférieure aux 7 milliards de dollars exigés, et d’un plan de décaissement à long terme. »
  • LE PREMIER MINISTRE POURRA T-IL DÉBLOQUER LA SITUATION ? « Je ne le pense pas. Il a déjà essayé quand il a arrêté la procédure judiciaire et promis de faire appel à un médiateur international pour aider les parties à régler leur différend. Il a échoué car la procédure judiciaire s’est poursuivie et la CMOC rencontre maintenant des difficultés pour exporter ses minéraux. Veut-il que le différend prenne fin ? Oui, il le souhaite. A-t-il assez de poids politique pour peser sur le conflit et imposer un compromis entre les deux parties ? Non. »

Lisez l’intégralité de la conversation avec Geraud Neema sur le site web du Projet Afrique Chine.

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