Le 21 novembre 2025, l’ambassade de Chine en République centrafricaine a mis en garde les ressortissants chinois opérant dans le secteur aurifère dans le pays. Dans un message au ton ferme, l’ambassade a attiré l’attention des ressortissants impliqués dans l’orpaillage sur les risques sécuritaires liés à leurs activités en Centrafrique.
L’avertissement rappelle les risques, mentionnant des cas d’attaques, d’enlèvements, d’escroqueries, de confiscation de documents transformant certains en « esclaves des mines » et d’expulsions pour activités illégales. Rédigé dans un ton direct et sans ambiguïté, le message souligne que l’instabilité politique, la présence de groupes armés et l’illégalité de nombreuses opérations minières accroissent considérablement l’exposition des travailleurs chinois installés en dehors de la capitale au danger.
Le ralentissement conjoncturel de l’économie chinoise et la contraction de l’emploi dans la construction, l’industrie manufacturière et l’économie des plateformes poussent une partie de la main-d’œuvre à chercher des revenus à l’étranger. Parallèlement, la flambée des prix de l’or, amplifiée par des achats publics, renforce l’attrait de l’Afrique subsaharienne perçue comme un espace d’opportunités rapides. Une situation qui s’observe depuis le mileu de la première decennie des années 2000 où des hommes d’affaires chinois ont été attirés par l’orpaillage dans plusieurs pays sur le continent.

Tissant des réseaux politiques et sécuritaires, ils sont devenus des acteurs majeurs de l’orpaillage, très souvent illégal, dans des pays comme le Ghana, la RDC ou encore le Mali, et ce, dans des zones à risque. Une exposition au risque qui a souvent coûté la vie à plusieurs d’entre eux.
La typologie des menaces décrites par l’ambassade est précise et concrète. Les travailleurs peuvent être pris pour cibles par des milices, piégés dans des rivalités entre groupes armés ou victimes de « faux accidents » à la suite de différends commerciaux. À ces violences s’ajoutent des risques sanitaires graves, notamment des formes agressives de paludisme, tandis que la saisie de passeports ou d’actifs prive certains de toute marge de manœuvre. Faute de voies de recours effectives, litiges et tromperies entretiennent un climat d’insécurité chronique pour les opérateurs comme pour les intermédiaires.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Cet avertissement de l’ambassade de Chine à Bangui s’inscrit dans un contexte où Pékin n’a que très peu de moyens pour intervenir militairement et directement lorsque ses ressortissants sont enlevés ou attaqués par des groupes armés. Comptant sur la coopération des forces de sécurité locales, la Chine ne sait pas toujours garantir la sécurité de ses ressortissants. Ne voulant pas projeter l’image d’une Chine incapable de protéger ses concitoyens, la prévention demeure l’option la plus efficace. Pareil avertissement avait déjà été émis par l’ambassadeur de Chine en RDC en 2021, conseillant vivement les ressortissants chinois à quitter les zones dangereuses dans les provinces de l’est de la RDC.
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