Le 30 septembre 2025, le Cameroun a inauguré le nouveau siège du ministère des Travaux publics, un bâtiment financé et réalisé par la société chinoise Sinohydro Corporation Limited.
La cérémonie officielle, présidée par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, a réuni plusieurs membres du gouvernement ainsi que des personnalités invitées. Le chef du gouvernement a salué l’aboutissement d’un chantier présenté comme stratégique pour le fonctionnement de l’administration. Il a rappelé que les services centraux du ministère des Travaux publics occupent une place essentielle dans la planification, l’exécution et le suivi des projets d’infrastructures – qu’il s’agisse de routes, de ponts, de réseaux hydrauliques ou ferroviaires – à travers tout le pays.
Mais au-delà de sa dimension fonctionnelle, une question demeure, pourquoi le Cameroun, comme d’autres pays africains, accepte-t-il que ses infrastructures publiques les plus symboliques – ministères, parlements ou sièges institutionnels – soient financées et construites par la Chine ? Au Kenya, par exemple, c’est encore Pékin qui prendra en charge la construction du futur siège du ministère des Affaires étrangères.
Les autorités, au Cameroun comme ailleurs sur le continent, semblent privilégier le résultat concret – disposer d’infrastructures modernes politiques et opérationnelles – plutôt que de s’attarder sur le message politique que ce type de partenariat envoie et sur les interrogations qu’il soulève en matière de souveraineté et de dépendance stratégique.



