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L’engouement de l’Afrique pour les drones chinois annonce de nouvelles opportunités économiques

Un appareil électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) sans pilote EHang EH216-S lors du 9e Sommet et Salon de l'aviation en Afrique à Kigali, au Rwanda, le 4 septembre 2025. Image via Xinhua.

Les pays africains adoptent de plus en plus la technologie des drones chinois, une évolution qui souligne à la fois le potentiel des drones comme moteur de croissance économique future et le rôle croissant de la Chine dans ce secteur. Le Rwanda et le Sénégal, par exemple, ont récemment signé un accord de transport aérien visant à étendre les routes transfrontalières et à renforcer leur coopération dans la « low-altitude economy » émergente du continent.

Selon un article du China Daily, cette évolution fait suite à la première apparition en Afrique d’un aéronef autonome électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) chinois lors du Sommet africain de l’aviation 2025, et reflète un intérêt régional croissant pour l’utilisation des drones dans la logistique, la santé, l’agriculture et d’autres applications commerciales.

La « low-altitude economy » suscite de plus en plus d’attention comme nouveau moteur de croissance alliant aviation et technologies numériques. D’après l’Association internationale du transport aérien (IATA), le marché africain du fret aérien devrait croître à un rythme annuel de 5 % entre 2020 et 2025, pour atteindre près de 4 millions de tonnes, avec une valeur de marché qui dépasserait les 6 milliards de dollars.

Dans les pays où les infrastructures sont limitées et où la géographie est difficile, les systèmes aériens sans pilote sont étudiés afin d’améliorer la livraison de fournitures médicales, de soutenir l’agriculture, ainsi que d’appuyer les opérations minières et humanitaires.

Le Rwanda a été un pionnier régional, devenant en 2016 le premier pays à mettre en œuvre un système national de livraison par drones. Les drones y sont utilisés pour transporter du sang, des vaccins et des médicaments vers des zones reculées, réduisant les délais de livraison de plusieurs heures ou jours à environ 30 minutes.

D’autres pays africains, dont le Ghana, le Kenya et le Malawi, étendent l’usage des drones à l’agriculture, à l’exploration minière et à l’aide humanitaire, tout en développant les compétences locales, notamment des opérateurs de drones, du personnel de maintenance et des analystes de données.

La coopération sino-africaine dans les technologies de basse altitude s’élargit. En Zambie, des équipes chinoises utilisent des drones pour la cartographie et l’exploration minière, tandis qu’en Afrique du Sud, des drones agricoles chinois sont employés dans les grandes exploitations, permettant d’améliorer l’efficacité et de réduire l’usage de pesticides.

Les experts notent que l’industrie africaine du drone en est encore à ses débuts et qu’elle fait face à des défis tels que la fragmentation des marchés, les lacunes réglementaires, le manque de compétences techniques et l’insuffisance des infrastructures. Les entreprises chinoises s’engagent dans des initiatives de transfert de technologies et de formation, ce qui pourrait soutenir le développement de la low-altitude economy africaine.

POURQUOI C’EST IMPORTANT: Les drones sont souvent considérés comme des technologies sensibles en raison de leur potentiel à double usage, civil et militaire. Pourtant, ils s’imposent aussi comme un moteur de croissance économique dans des secteurs tels que la logistique, l’agriculture et la santé. L’adoption croissante de drones chinois par les pays africains reflète à la fois une opportunité de marché et une marque de confiance envers la technologie chinoise.

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