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Guinée : La Chine bien représentée au lancement de la mine de fer de Simandou

ministre chinois guinée Simandou Liu Guozhong
Vue générale du complexe minier Simfer dans la chaîne de montagnes Simandou, dans la région de Nzérékoré, le 3 septembre 2025. Le projet minier Simandou devrait démarrer la production de minerai de fer en novembre 2025, près de 30 ans après le début des explorations dans la chaîne de montagnes Simandou. (Photo de PATRICK MEINHARDT / AFP)

Le vice-Premier ministre chinois, Liu Guozhong, a conduit la délégation chinoise présente lors du lancement des travaux du projet de fer de Simandou. Sa présence souligne l’importance stratégique que la Chine accorde à ce projet minier d’envergure mondiale – la plus grande réserve de fer non exploitée – et du rôle qu’elle a joué dans sa réalisation.

Les entreprises chinoises sont impliquées dans les deux consortiums chargés d’exploiter les quatre blocs, ce qui leur confère un poids déterminant dans l’avancement du projet.

Du côté du Winning Consortium Simandou (WCS), opérateur des blocs 1 et 2, figurent notamment China Baowu Steel Group et Shandong Weiqiao Pioneering Group. Pour les blocs 3 et 4, réunis au sein du consortium Rio Tinto Simfer, la Chine est représentée par Aluminium Corporation of China (Chinalco), partenaire majeur de Rio Tinto, ainsi que par Baowu, qui y détient également une participation – plus limitée que dans WCS.

Après le coup d’État de septembre 2021 ayant porté Mamadi Doumbouya au pouvoir, Pékin avait initialement exprimé ses inquiétudes, notamment en raison des risques pesant sur ses investissements stratégiques, dont Simandou. Mais le nouveau pouvoir guinéen et les entreprises chinoises ont rapidement resserré leurs liens, convergent autour d’un objectif commun sur la relance d’un projet longtemps bloqué, capital pour les deux parties.

Pour la Chine, Simandou représente une opportunité cruciale de diversifier ses approvisionnements en minerai de fer, jusqu’ici largement dépendants de l’Australie et du Brésil. Pour la Guinée, l’engagement chinois — financier, technique et diplomatique — a permis de lever une partie des obstacles qui entravaient le lancement effectif du projet.

Au-delà de l’exploitation minière elle-même, les entreprises chinoises jouent un rôle central dans la construction des infrastructures associées, notamment le chemin de fer transguinéen, les ponts, les tunnels et le nouveau port de Morebaya, indispensable à l’exportation du minerai depuis l’est du pays.

Malgré les suspensions, les renégociations imposées par la junte, et l’obligation faite aux deux consortiums de coopérer, le projet Simandou a finalement réussi à se concrétiser grâce à un compromis politique et industriel où le rôle de la Chine a été déterminant.

Simandou aura été une conjonction entre la volonté et la détermination politiques guinéennes, d’une part, et les intérêts économiques, industriels et géopolitiques chinois, de l’autre.

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