Le chinois Prospect Lithium Zimbabwe, filiale du géant Zhejiang Huayou Cobalt, a annoncé la construction d’une centrale solaire de 70 MW destinée à alimenter l’usine de production de sulfate de lithium qu’elle est en train de construire. Il s’agit, pour PLZ, de répondre au défi énergétique que connaît le pays, afin de, à travers son usine, répondre à la demande du gouvernement zimbabwéen qui voulait que son lithium soit transformé sur place.
Zhejiang Huayou Cobalt a investi environ 400 millions USD dans ce complexe industriel, qui devrait produire jusqu’à 60 000 tonnes de sulfate de lithium par an. Ce produit intermédiaire est principalement destiné à l’industrie des batteries électriques. Le déficit énergétique national, aggravé par les faibles capacités de production et le vieillissement du réseau, constitue l’un des principaux freins aux opérations minières et industrielles du pays. Le problème est encore plus aigu lorsqu’il s’agit de développer des chaînes de valeur locales, fortement consommatrices d’énergie, comme le souhaite le gouvernement.
Le choix de la construction d’une centrale solaire, en lieu et place d’une centrale au charbon — le Zimbabwe, comme l’Indonésie, qui a fait le choix du charbon pour alimenter ses industries de transformation de nickel, est riche en charbon — permet à Huayou de réduire l’empreinte carbone de son exploitation et de se positionner dans une logique de production “verte”. D’un point de vue narratif et stratégique, cette décision contribue à présenter le sulfate de lithium zimbabwéen comme un produit à faible intensité carbone, un atout qui pourrait s’avérer déterminant si le Zimbabwe exporte vers l’Union européenne, où le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) entrera pleinement en vigueur à partir de 2026.
D’un point de vue financier, il aurait certainement été difficile pour Zhejiang Huayou de mobiliser les fonds au près d’une banque chinoise dans un contexte où Pékin est devenu de plus en plus réticent à financer des projets au charbon à l’étranger.
