Une délégation de la province chinoise du Hunan a rencontré cette semaine, à Nairobi, des responsables de la Kenya National Chamber of Commerce and Industry pour ce qui semblait être des discussions de routine sur le renforcement du commerce et de la coopération entre le pays d’Afrique de l’Est et cette province du centre de la Chine.
Cette visite en soi n’a peut-être rien d’extraordinaire, mais elle illustre trois tendances majeures qui caractérisent l’évolution plus large des relations sino-africaines :
1️⃣ Un rôle accru des provinces chinoises
Il y a vingt ans, la relation Chine–Afrique était essentiellement pilotée par le gouvernement central à Pékin. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : des provinces comme le Hunan, le Shandong ou le Guangdong sont beaucoup plus actives. Ce mouvement s’observe aussi à l’échelle municipale, avec de grandes villes comme Chongqing ou Shanghai qui développent des partenariats commerciaux et des projets de développement à travers le continent africain.
2️⃣ Le Hunan, épicentre de la relation Chine–Afrique
Cette visite, bien que modeste, confirme une nouvelle fois pourquoi le Hunan est devenu le véritable moteur de l’engagement chinois en Afrique. Sa capitale, Changsha, accueille la plus grande foire commerciale Chine–Afrique, un important hub de fret aérien, une plateforme d’échange de cacao africain, et reçoit chaque année des centaines d’étudiants africains dans ses universités, entre autres initiatives.
3️⃣ Une constance inégalée
Ce type d’engagement régulier et soutenu de la part des autorités du Hunan distingue leur approche de celle, par exemple, d’un État américain ou d’une région française, qui envoient peut-être une délégation tous les un ou deux ans, mais sans la même constance. Le Hunan, lui, maintient un rythme d’interactions continues — à travers des visites comme celle-ci et de grands événements comme la foire de Changsha.




