La Chine et le Kenya ont convenu jeudi de renforcer leurs liens et de s’opposer aux barrières commerciales, à l’issue des entretiens entre le président Xi Jinping et son homologue kenyan, William Ruto, à Pékin.
Les relations entre Beijing et Nairobi seront améliorées pour devenir une « communauté Chine-Kenya avec un avenir commun pour la nouvelle ère », a rapporté l’agence de presse étatique chinoise Xinhua après la rencontre des deux dirigeants lors de la visite d’État de M. Ruto.
L’Afrique est essentielle à l’initiative chinoise « la Nouvelle route de la Soie », un projet d’infrastructure à l’étranger lancé en 2013, dont le Kenya est un partenaire clé.
La Chine est le plus grand bailleur de fonds bilatéral de ce pays d’Afrique de l’Est, Nairobi recevant des prêts de Pékin pour financer des projets, tels qu’un chemin de fer de 5 milliards de dollars reliant la capitale à la ville portuaire de Mombasa.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les deux pays se sont engagés à rejeter « l’hégémonisme, la politique de puissance et toutes les formes d’unilatéralisme et de protectionnisme ».
Ils ont également déclaré s’opposer « aux sanctions unilatérales, au découplage, aux barrières tarifaires et au blocus technologique », tout en exprimant leur soutien à l’Organisation mondiale du commerce.
Malgré une « situation internationale turbulente », les deux pays travailleront ensemble pour construire des relations sino-africaines « de tout temps », a déclaré M. Xi à M. Ruto lors de leur rencontre.
La Chine est engagée dans une bataille commerciale de plus en plus intense avec les États-Unis, déclenchée par les droits de douane imposés par le président Donald Trump sur les produits chinois. Le blitz tarifaire a ébranlé les marchés et fait craindre une récession mondiale.
Jeudi, M. Ruto a salué le « partenariat stratégique » entre le Kenya et la Chine, qui permet d’obtenir des « situations gagnant-gagnant pratiques, tangibles, impactantes et durables ».
Les deux pays ont signé 20 documents, dont des accords sur la science et la technologie, l’enseignement professionnel, les ressources en eau et l’initiative « La nouvelle route de la Soie ».
Si cette initiative a permis à des pays comme le Kenya de bénéficier d’un financement d’infrastructure indispensable, ses détracteurs affirment qu’elle a endetté les gouvernements.
En 2023, alors que le Kenya devait à Pékin plus de 8 milliards de dollars, M. Ruto a demandé à la Chine un prêt d’un milliard de dollars et la restructuration de la dette existante pour achever les projets de construction en suspens.
Le président kenyan s’est rendu en Chine en septembre à l’occasion d’une réunion des dirigeants africains, au cours de laquelle Pékin s’est engagé à financer l’Afrique à hauteur de plus de 50 milliards de dollars sur trois ans, dont 141 millions de dollars d’assistance militaire au continent.
Jeudi, M. Xi et M. Ruto ont également convenu de renforcer les échanges en matière de sécurité en intensifiant la coopération dans les domaines de la formation du personnel, de l’industrie de la défense, de la lutte contre le terrorisme, ainsi que des exercices et des entraînements conjoints.






