Après la Namibie, le Congo et le Tchad, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, achève jeudi sa traditionnnelle tournée africaine de début d’année au Nigeria, où il s’est entretenu avec son homologue ainsi qu’avec le président nigérian.
« La Chine soutient le Nigeria dans sa volonté d’unir les pays de la région, de créer de la synergie par la réconciliation et de promouvoir la sécurité par la coopération afin de parvenir à la paix et à la stabilité dans la région », a déclaré Wang Yi jeudi matin à Abuja, la capitale du pays le plus peuplé d’Afrique.
Wang Yi a entamé le 6 janvier une tournée africaine de quelques jours qui l’a aussi conduit en Namibie, au Congo et au Tchad, la Chine consacrant traditionnellement sa première visite diplomatique de l’année à l’Afrique.
Le ministre chinois s’est entretenu avec Bola Ahmed Tinubu, le président du Nigeria, ainsi qu’avec son homologue, le ministre nigérian des Affaires étrangères Yusuf Tuggar.
La veille, il se trouvait à N’Djamena. Le ministre chinois avait déjà quitté la capitale tchadienne depuis plusieurs heures mercredi lorsqu’une « attaque » sanglante a eu lieu au palais présidentiel à N’Djamena, qui a fait 20 morts, dont 18 assaillants et deux militaires, selon les autorités de N’Djamena.
Le Nigeria est l’un des partenaires commerciaux les plus importants pour la Chine en Afrique subsaharienne: le Nigeria exporte en Chine du gaz et du pétrole et Pékin envoie des produits manufacturés au Nigeria.
En 2023, le commerce bilatéral entre les deux puissances s’élevait à 22,6 milliards de dollars selon Abuja.
– Rivalité géopolitique –
Pékin est le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) d’échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois.
Le géant asiatique a envoyé des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique et gagné un accès privilégié à ses vastes ressources naturelles, comme le cuivre, l’or et le lithium.
Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer la construction de nombreuses infrastructures indispensables à la croissance africaine. Mais ils ont aussi contribué à creuser l’endettement de certains pays.
« La Chine soutiendra fermement les Africains dans leur gestion des affaires africaines et à leur propre manière, les Africains sont les véritables maîtres de ce continent », a déclaré le ministre chinois après son entretien avec le chef de l’Etat nigérian.
La rivalité géopolitique qui se joue en Afrique entre les anciennes puissances coloniales et occidentales et des pays comme la Chine, la Russie et la Turquie, s’intensifie depuis la vague de coups d’Etats qui a concerné plusieurs pays ouest-africains ces dernières années et qui ont notamment poussé la présence militaire française au départ dans plusieurs pays comme le Niger, le Mali, le Sénégal ou le Tchad.
Wang Yi a également rappelé l’intention de Pékin d’investir 1 milliard de yuan (136 millions de dollars) pour aider militairement le continent et aider à la formation de 6.000 personnels militaires et 1.000 policiers.
En septembre, le président chinois Xi Jinping avait reçu à Pékin une cinquantaine de dirigeants africains, dont le président nigérian, pour participer à un forum de coopération sino-africain lors duquel il avait promis un soutien de 50 milliards sur trois ans au continent africain.
« Les besoins en infrastructures de l’Afrique sont plus élevés que cela », a déclaré le président nigérian dans un communiqué jeudi soir en référence aux 50 milliards d’investissements promis.
Ces besoins « nécessitent un engagement plus important, il faudrait revoir le montant pour qu’il corresponde à la réalité du continent », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat nigérian a également appelé la Chine à soutenir sa candidature à un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
str-fvl/blb/emp
© Agence France-Presse






